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Dispositif de 1ère génération

Sevrage tabagique : les Anglais vont rembourser une e-cigarette

Par Bruno Martrette

Le régulateur britannique des médicaments vient d'approuver une e-cigarette afin qu'elle soit délivrée dans le cadre d'un sevrage. Ce dispositif de 1ère génération sera donc remboursé.

Ed Andrieski/AP/SIPA

Le site anglais BBC nous rappelle ce mardi matin que le MHRA (1), l'agence britannique du médicament, a approuvé récemment une marque de e-cigarette dans le cadre d'un sevrage tabagique. Cette décision, une première, concerne « e-Voke », une cigarette électronique fabriquée par British American Tobacco (BAT), l'un des plus importants producteurs de tabac et de cigarettes au monde (Lucky Strike, Kent, Winfield...).
Dernière étape, celle effectuée par l'organisateur du système de santé outre-Manche, le National Health Service (NHS) qui vient d'annoncer qu'il remboursera le produit, au même titre que tous les autres substituts nicotiniques en vente au Royaume-Uni. Cette confirmation a entraîné de nombreuses réactions dans le pays, mais pas uniquement
.

Pourquoi les Anglais la recommandent

La British Medical Association (BMA), une association professionnelle et un syndicat médical officiel du Royaume-Uni, estime par exemple que « les avantages et les inconvénients du produit ne sont pas encore connus car les e-cigarettes sont encore relativement nouvelles ». Le Collège royal des médecins affirme ainsi que les praticiens anglais seraient donc « toujours réticents à la prescrire aux patients sans preuves claires de son bénéfice ».
A cette remarque, le Public Health England (PEH), une agence dépendant du ministère de la Santé britannique (Department of Health), répond que les e-cigarettes sont beaucoup moins nocives que le tabac et qu'elles aident les fumeurs à cesser de fumer. Mieux encore, elle ressort dans les tabloïds britanniques le chiffre phare de son dernier rapport (2) affirmant que le vapotage est 95 % moins nocif que le tabac.

Des e-cigarettes de première génération

En France, Jacques Le Houezec, chercheur en addictologie, est sceptique. Pourtant militant à l'Association Indépendante des Utilisateurs de Cigarette Electronique (AIDUCE) il fait remarquer que la « e-Voke » est un dispositif de première génération, autrement dit « des e-cigarettes qui ne sont pas très efficaces car leur batterie n'est pas puissante et qu'elles ne délivrent pas assez de nicotine », précise-t-il. Bref, pas le meilleur produit sur le marché, et un retour en arrière de 3 ans pour cet expert.

Ce dernier concède toutefois qu'il s'agit d'une « première étape en espérant mieux pour la suite ». « Les autorités sanitaires britanniques ont tout de même le mérite de prendre les devants », pense-t-il.
« Afin d'homologuer une e-cigarette de dernière génération, il faut des moyens humains et financiers importants que les petits producteurs chinois n'ont toujours pas aujourd'hui, contrairement à British American Tobacco », conclut-il. Une première victoire en demi-teinte donc pour le camp des vapoteurs. 

(1) Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency

(2) « E-cigarettes: an evidence update, A report commissioned by Public Health England (PEH) », Août 2015