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Chez les 18-30 ans

Télévision : l'abus peut nuire au cerveau des jeunes hommes

Par Julian Prial

Les jeunes adultes qui regardent trop la télévision pourraient connaître des problèmes cognitifs au cours de leur vie. C'est ce que suggère une étude menée sur plus de 3 000 personnes.

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Selon un récent sondage, les enfants européens passent en moyenne 2h et 6 minutes par jour à regarder la télévision. Les petits Français qui enregistrent le même score seraient donc accros au petit écran. Une accoutumance qui n'est pas dénuée de risque selon une étude publiée ce mercredi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Psychiatry.

Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs californiens ont suivi pendant plus de 25 ans 3 247 adultes, âgés de 18 à 30 ans au début de l'expérience. Ces participants regardaient la télévision plus de trois heures par jour. A la fin de cette période, les volontaires ont dû passer trois tests, mesurant la rapidité de réflexion, les fonctions d’exécution et la mémoire verbale.

La mémoire verbale ne semble pas affectée 

« Les participants avec les habitudes de vie les moins actives, c’est-à-dire avec peu d’activité physique et beaucoup de télévision, étaient les plus susceptibles d’avoir de mauvais résultats à ces tests cognitifs », explique les auteurs.
Et si la mémoire verbale ne semble pas affectée, les scientifiques ont évalué que ceux qui regardaient la télévision plus de trois heures par jour risquaient deux fois plus d’avoir des problèmes cognitifs plus tard dans leur vie que les autres.

Cette étude est cependant contestée par d'autres spécialistes du sujet. Parmi eux, Andrew Przybylski, psychologue à l'Université d'Oxford, interrogé par l'Agence France Presse (AFP), il confie : « Premièrement, leurs données sont entièrement fondées sur une mesure faite par les participants eux-mêmes du temps passé devant la télévision, ce qui peut être problématique ».
Cet expert note, par ailleurs, que les participants n'avaient pas effectué de tests cognitifs au début de l'étude, ce qui aurait permis d'avoir des données de référence. Et « près d'un participant sur trois n'est pas allé au bout de l'étude », déplore encore Andrew Przybylski, ce qui affaiblit d'autant les conclusions de ces travaux, d'après cet expert.