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Conservation d’ovocytes : 6 Français sur 10 disent non à la légalisation

Par Philippe Berrebi

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C’est une nouvelle forme d’assurance vie que nous présente aujourd’hui Le Parisien. Elle n’est souscrite ni pour son conjoint, ni même pour ses enfants. Plus de 500 Françaises en ont ouvert une en Espagne ou en Belgique en allant congeler leurs ovocytes dans une clinique étrangère. « Des femmes de 35 à 40 ans, raconte la journaliste Florence Deguen, souvent désireuses de fonder une famille de manière classique, mais qui voient l’horloge biologique tourner, n’ont pas rencontré l’homme de leur vie ».
D’autres veulent accomplir un parcours professionnel avant d’envisager un projet familial. La fragilité des couples est une autre raison avancée pour retarder la décision..

Contrairement à de nombreux pays, la France limite le recours à l’autoconservation d’ovocytes à des situations médicales. Certes, une petite brèche vient d’être ouverte avec un décret publié en octobre dernier. « Désormais, quand une femme fait un don d’ovocytes, elle peut en conserver une partie », explique le quotidien. Mais la priorité sera toujours donnée à la receveuse.

Alors pourquoi le législateur bloque-t-il sur une technique sûre et efficace, réclamée par les spécialistes de la naissance et qui correspond à une évolution de la société ? « Traumatisé par le succès de la Manif pour tous, le gouvernement a choisi de vitrifier toute loi relative à la famille », croit savoir Frédéric Vézard, éditorialiste du Parisien.

Une analyse confirmée par les sondages. Celui mené par Odoxa (1) dans l’Hexagone, pour le compte de la clinique espagnole Eugin, révèle, en effet, que 6 Français sur dix ne souhaitent pas la légalisation de cette pratique. Presque autant (54 %) font preuve d’indulgence à l’égard des femmes qui se rendent à l’étranger. Mais surtout, près d’une personne sur deux (44 %) croit – à tort – que la congélation d’ovocytes concerne les femmes homosexuelles.
Les décideurs auraient-ils les yeux davantage rivés sur les sondages que sur les évolutions de la société ? 

(1) Sondage réalisé par Internet les 5 et 6 novembre 2015 auprès de 1 001 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus.