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Reprise d'activité sexuelle

Faire l'amour ne provoque pas de crise cardiaque

Par Anne-Laure Lebrun

Les patients cardiaques peuvent se rassurer, faire l'amour n'est pas associé à un risque accru de crise cardiaque. Cette activité pourrait même être protectrice.

Andrew Olney / Mood Boa/REX/SIPA

Après une crise cardiaque, de nombreux patients sont anxieux à l’idée de faire l’amour. Pourtant, si ces derniers sont capables de monter les escaliers à grandes enjambées, les parties fines ne devraient pas être un problème. Elles pourraient même être recommandées pour se remettre d’un arrêt cardiaque, selon une étude allemande publiée ce lundi dans le Journal of the American College of Cardiology.

Les chercheurs ont interrogé 536 patients cardiaques âgés de 50 à 70 ans pour évaluer la fréquence de leurs rapports sexuels dans l’année précédant leur crise cardiaque. L’étude rapporte que près de 15 % des participants n’ont pas fait l’amour dans les 12 mois avant leur infarctus du myocarde, moins de 5 % ont fait l’amour moins d’une fois par mois, plus de 25 % moins d’une fois par semaine et 55 % ont eu au moins un rapport sexuel par semaine.

Rassurer les patients

Après avoir répondu à ce questionnaire, les volontaires ont été suivis pendant 10 ans. Durant cette période, 100 personnes ont été victimes d’un événement cardiaque, et l’activité sexuelle n’est pas associée à un risque accru de crise cardiaque.

Pour affiner leurs observations, les chercheurs ont également demandé aux participants s’ils avaient fait l’amour avant leur crise cardiaque. Moins d'1 % des patients ont eu un rapport sexuel une heure avant, et 78 % dans les 24 heures précédant l'infarctus.

« Sur la base de ces données, il semble très peu probable que l’activité sexuelle puisse déclencher une crise cardiaque, souligne Dietrich Rothenbacher, professeur d’épidémiologie à l’université d'Ulm (Allemagne) et responsable des travaux.
Par ailleurs, moins de la moitié des hommes et moins d’un tiers des femmes reçoivent des conseils médicaux sur la reprise d’une activité sexuelle. Il est important de rassurer les patients en leur expliquant qu’ils n’ont pas d’inquiétudes à avoir et qu’ils peuvent à nouveau faire l’amour ».
Les auteurs ajoutent par ailleurs que les médecins doivent expliquer aux malades les effets des médicaments, notamment chez les hommes. Certains peuvent en effet réduire le désir sexuel ou entraîner des troubles de l’érection.