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Données de santé

Big data : Marisol Touraine fixe les limites pour la santé

Par Hugo Septier

Le big data est une aubaine pour la médecine moderne, à condition que son utilisation soit soumise à de très strictes règles, avertit  Marisol Touraine. 

WITT/SIPA

Marisol Touraine a mis en place jeudi 10 septembre un groupe de travail censé réfléchir à l'utilisation des données santé, le big data. Selon la ministre de la Santé, ces travaux sont d’une importance capitale, puisqu’à l’heure actuelle, le numérique « s’immisce dans chacun de nos gestes quotidiens et change nos manières de nous déplacer, de consommer, de décider, de nous soigner ».
A terme, l’objectif est de prendre la mesure de cette révolution. Le projet de loi de modernisation du système de santé prévoit « un cadre qui favorise l’exploitation des données de santé par tout acteur ». 


Mieux accompagner le patient 

Selon Marisol Touraine, les usages du big data sont multiples. Ainsi, il sera « plus facile d’identifier les maladies grâce à l’ouverture des données médicales, les chercheurs pourront mieux les comprendre. » Cette meilleure compréhension devrait permettre un accompagnement plus efficace des patients, en particulier en ce qui concerne les pathologies chroniques (diabète, hypertension artérielle…) dont les traitements seront ainsi mieux contrôlés.

Ainsi, ces anticipations, possibles par la mise en place du big data, permettraient d’éviter certaines crises sanitaires. C’est en tout cas ce qu’affirme la ministre qui estime que « quand Google, ou un logiciel comme HealthMap, permettent de prédire une épidémie de grippe ou de choléra […], alors la puissance publique doit réfléchir à l’optimisation de son système grâce au big data ». Ce sera d’ailleurs l’une des ambitions de la future Agence nationale de santé publique, actuellement en cours de constitution.

Des problèmes éthiques encore à régler 

Par la suite, Marisol Touraine s’est montrée rassurante quant aux problèmes éthiques que peut poser l’utilisation de données connectées. Pour savoir si le cadre actuel est suffisant pour la protection du droit à la vie privée et des libertés individuelles, la ministre de la Santé a sollcité le CCNE (Comité consultatif national d’éthique) et la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). « Ces questions nous rappellent que l’un des grands défis est de rassurer nos concitoyens sur l’usage qui pourrait être fait de leurs données », tempère-t-elle.  

Y compris dans le secteur public. « La majorité des hôpitaux, qui sont des mines d’informations, n’est pas encore organisée pour tirer parti du big data », prévient-elle. Ce sera chose faite à court terme, notamment à travers l’évolution du programme de modernisation « Hôpital numérique ».