ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Travailler avec trop de collègues masculins stresse les femmes

Vie en entreprise

Travailler avec trop de collègues masculins stresse les femmes

Par Hugo Septier

Une étude américaine fait le lien entre le stress au travail chez les femmes et les différents problèmes de santé qui peuvent en découler. 

SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

C’est une confirmation supplémentaire, pour les femmes, le milieu professionnel est décidemment semé d’embûches. En effet, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université de l’Indiana (Etats-Unis) présentée lors du 110e meeting annuel de l’American Sociological Association, travailler dans un milieu majoritairement masculin serait extrêmement néfaste pour la santé de ces dernières.
Le stress chronique, les pressions diverses, pouvant virer au harcèlement, ainsi qu’une remise en cause constante de leur travail sont autant d’éléments qui favorisent certaines maladies et augmentent les risques de mortalité.
Si l’on rajoute à cela les flagrants écarts de salaires qui persistent dans de nombreuses entreprises, le travail peut parfois être synonyme de chemin de croix pour certaines femmes…

Des variations inquiétantes du cortisol...

Pour se rendre compte de l’augmentation du stress chez les femmes dans leur environnement professionnel, les scientifiques ont tout simplement étudié le taux de cortisol chez près de 440 d’entre elles. La sécrétion de cette hormone augmente significativement lorsqu'un individu est en état de stress.
Les femmes étudiées évoluaient dans des entreprises où elles étaient largement minoritaires (15 % des salariés en moyenne). Pour assurer la fiabilité de leurs résultats, les chercheurs se sont uniquement intéressés aux facteurs professionnels et ont isolé les éléments personnels, eux-aussi sources de stress.

Les analyses ont montré que le cortisol variait de manière bien plus inquiétante chez les femmes que chez les hommes occupant le même poste. « Les femmes qui occupent des postes généralement réservés aux hommes ont des fluctuations importantes au cours de la journée, signe de mauvaise santé », explique Bianca Manago, l’une des responsables de cette étude.
Ces nombreuses variations sont à l’origine de nombreux problèmes au foie, mais aussi d’insomnies et de dépressions. De plus, ces variations seraient bien plus faibles dans les milieux où le nombre d’hommes et femmes est équilibré.  

Ces conclusions se croisent avec celles d’autres travaux réalisés au préalable sur ce sujet. En effet, dès 2014, une étude publiée dans le Journal of Health and Social Behavior mettait en garde contre les risques de dépression chez les femmes occupant des postes à responsabilité élevée.