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Absentéisme au travail

Les gueules de bois coûtent 3 milliards de dollars par an

Par la rédaction

Des chercheurs ont chiffré le coût des gueules de bois, qui induisent chaque année en Australie des centaines de milliers de jours d’absentéisme au travail.

Francis Storr, Flickr, cc by sa 2.0

Chère gueule de bois… Des chercheurs australiens se sont employés à chiffrer le coût des lendemains difficiles induits par une prise excessive d’alcool ou de drogue. Leurs très sérieux travaux, publiés dans la revue Australian and New Zealand Journal of Public Health, révèlent que les fêtards génèrent des dépenses exorbitantes pour la société.

De fait, pour beaucoup, les soirées arrosées se soldent par une matinée au lit (voire davantage), à cuver ses excès de la veille. Ce qui a pour fâcheuse conséquence d’augmenter les taux d’absentéisme au travail.

11,5 millions de congés « maladie »

Les chercheurs du « National Centre for Education and Training on Addiction » ont ainsi épluché les données de plus de 12 000 personnes, issues de l'Enquête stratégique nationale sur les drogues réalisée en 2013. Cette enquête interroge les citoyens sur leur consommation de substances psychoactives, et leurs comportements induits.

Au sein de ce vaste sondage, les participants ont confié avoir manqué, au total, 11,6 millions de jours en raison d’une gueule de bois incompatible avec une activité intellectuelle ou physique. Les descentes liées aux drogues ont, elles, causé 854 000 jours d’absentéisme.

Or, selon les chercheurs, ces arrêts « maladie » ont généré un coût de 3 milliards de dollars annuels, si l’on inclut les salaires versés pendant que les consommateurs récupèrent leurs esprits et leur foie, ainsi que la perte de productivité liée à l’absentéisme.

Des gueules de bois qui durent

Il faut dire que les participants n’y sont pas allés de main morte au cours de leurs soirées. Si plus de la moitié (56 %) a déclaré avoir une consommation d’alcool à moindre risque (moins de quatre verres en une occasion), 27 % boivent entre 5 et 10 verres au cours de la même soirée, et 9 % en descendent plus de 11. Côté drogues illicites (cannabis exclu), 7 % en consomment annuellement, 3 % mensuellement et 5 %, toutes les semaines.

Le problème, estiment les auteurs, c’est que les conséquences de ces festivités s’étalent bien souvent sur plusieurs jours – chose qu’ont tendance à oublier les noctambules. Par exemple, les consommateurs qui mélangent alcool et amphétamines (MDMA, speed…) expérimentent les « Weepy Wednesday » (littéralement « mercredi larmoyant »), ces jours au cours desquels l’humeur s’assombrit et la motivation s’approche du niveau zéro, et qui surviennent quelques jours après la prise de substances du week-end.

Les amateurs d’alcool ne sont pas exempts de ces descentes à retardement. Les auteurs insistent ainsi sur l’impact laissé par les alcoolisations massives, dont le corps met plusieurs jours à se remettre. « Les gens ne l’admettent pas souvent, mais le fait de boire de grosses quantités peut générer de sévères troubles gastro-intestinaux, et d’autres problèmes qu’ils n’associent pas toujours avec l’alcool », écrivent-ils.

Selon les chercheurs, ces travaux n’ont pas vocation à montrer que les fêtards constituent une plaie pour la société et pour les entreprises. Ni à siffler la fin des récréations imbibées – une initiative difficile à mettre en place, il faut en convenir. Ils estiment en revanche que le milieu du travail a un rôle à jouer dans la prévention des gueules de bois, à travers une information ciblée.