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Au niveau biologique

Vieillissement : les premiers signes perceptibles à 26 ans

Par Ambre Amias

A 38 ans, certains en paraissent 60. Ce n’est pas qu’une illusion : leurs organes peuvent réellement avoir cet âge, selon une étude. D’autres semblent ne pas vieillir du tout.

Ces deux femmes sont jumelles mais ne semblent pas avoir le même âge (American Society of Pla/REX/SIPA)

« Tu me donnes quel âge ? » Voilà une question que certains peuvent avoir du mal à poser. Mais il n’y a pas que l’apparence qui vieillit ou rajeunit. L’âge indiqué sur la carte d’identité et celui des organes ne correspondent pas toujours. C’est le résultat d’une étude parue dans la revue de l’Académie américaine des sciences, PNAS.

Une équipe internationale a analysé les données de santé de 954 personnes nées en 1972 ou 1973. Régulièrement, les participants ont passé des batteries de tests et se sont rendus à des entretiens avec des professionnels de santé. Ce suivi précis a permis de déterminer 18 mesures biologiques qui permettent de déterminer l’âge réel de ces volontaires.

Le double de son âge

Le vieillissement s’observe plus tôt dans les organes que les yeux, les cheveux ou les articulations, supposent les chercheurs. Ils ont mis leur hypothèse à l’épreuve lorsque les participants à l’étude ont atteint 38 ans. Au programme des examens médicaux : mesure de la fonction de différents organes (reins, foie, poumons, systèmes immunitaires et métaboliques), du cholestérol HDL, de la santé cardiorespiratoire… et même de la longueur des télomères, qui raccourcissent avec l’âge. Grâce à tous ces biomarqueurs, il a été possible de déterminer l’âge biologique de chaque personne.

Sur le papier, tous les volontaires avaient 38 ans. Mais au niveau biologique, l’âge varie de 30 à 60 ans. Certains participants échouaient même aux tests destinés aux seniors (équilibre, coordination, résolution de problèmes).

Interrompre le vieillissement ?

Les chercheurs sont parvenus à déterminer la courbe du vieillissement, c’est-à-dire le nombre d’années biologiques qui s’ajoutent à chaque année calendaire. En effet, les signes de la sénescence apparaissent dès 26 ans. Et si la majorité des participants mûrit réellement d’un an tous les 365 jours, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Certains prennent jusqu’à 3 ans biologiques par année calendaire. D’autres semblent ne pas bouger du tout.

Pour les auteurs de l’étude, ces résultats sont préliminaires mais pleins d’espoir. « Nous espérons que la médecine sera capable de ralentir le vieillissement et offrira aux gens plus d’années actives en bonne santé », estime Terrie Moffitt, principal auteur. Dan Belksy, premier auteur, considère de son côté que ces travaux ouvrent la voie à la lutte contre le vieillissement, et non aux maladies liées au vieillissement. « A mesure que nous vieillissons, notre risque de maladies augmente. Pour éviter d’en développer plusieurs simultanément, il faut cibler le vieillissement lui-même. Autrement, c’est un jeu de tape-taupe. »