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Poumon, cornée, rein, os…

Journée du don d’organes : 20 000 patients en attente d’une greffe

Par Raphaëlle Maruchitch

L’Agence de la biomédecine profite d’une Journée nationale pour informer et encourager les personnes à communiquer sur leur choix concernant le don d’organes et de tissus.

DURAND FLORENCE/SIPA

Demain lundi 22 juin sera la 15e édition de la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe, et de reconnaissance aux donneurs. L’occasion pour l’Agence de la biomédecine d’interpeller sur le sujet au moyen d’une campagne d’information. Comme elle le rappelle dans un dossier de presse, l’objectif est « d'inciter chacun à dire à ses proches son choix pour ou contre le don d’organes et de tissus ». Les situations dans lesquelles l’entourage du défunt n’est pas au courant de ses positions concernant le don de ses organes ou tissus sont encore trop courantes. Confrontées au choc du décès, les familles ont fréquemment des difficultés à donner leur accord pour le don. Une solution, donc : informer ses proches de ses choix.


Idées préconçues

L’Agence de la biomédecine veut lutter contre certaines idées reçues encore tenaces, comme celle qui voudrait que l’âge soit un facteur limitant pour donner des organes. Or, « les personnes de plus de 80 ans peuvent encore donner des reins ou leur foie », rappelle l’Agence de la biomédecine. Le message commence heureusement à circuler, preuve en est avec « la moyenne d’âge des donneurs prélevés qui est passée de 40 ans en 1999 à plus de 57,4 ans en 2014 ». Rappelons qu’aujourd’hui, plus de 90 % des greffons viennent de donneurs décédés, d’où l’importance de continuer l’effort de communication. Les organes comme le pancréas ou le foie sont concernés, sans oublier les tissus tels que les veines, la peau, les tendons…


Pas assez de greffons disponibles

Les chiffres indiquent qu’au 1er janvier 2014, 12 752 patients étaient en attente de greffe d’organes sur la Liste Nationale d’Attente, sachant que 7 559 d’entre eux avaient été inscrits au cours de la même année. Au global, 20 311 personnes précisément étaient en attente d’une greffe en 2014, organes et tissus confondus. À titre de comparaison, quelques 5 357 greffes ont été réalisées en France la même année, en hausse de 4,6 % par rapport à 2013. Mais alors qu’entre 2005 et 2014, le nombre de malades inscrits en liste d’attente pour une greffe a bondi de près de 70 %, le nombre de greffes pratiquées annuellement n’a augmenté que de 26 %. C’est le rein qui reste l’organe greffé le plus fréquemment, avec une hausse de 53 % sur 20 ans. Puis, il y a le foie, avec une hausse de 66 % sur la même période. Il y a également le cas du poumon, dont l’augmentation de 34 % entre 2010 et 2014 a été permise grâce à la redéfinition de critères de prélèvements.


Consentement présumé

Le don d’organes est une pratique strictement encadrée par les lois de bioéthique issues du Code de la santé publique. Les trois principes majeurs, rappelle l’Agence de la biomédecine, en sont le consentement présumé, la gratuité du don et l’anonymat entre le donneur et le receveur. En ce qui concerne le consentement présumé, « en France, toute personne est considérée comme consentante au don d’organes et de tissus si elle n’a pas exprimé de volonté contraire de son vivant ». Si refus il y a, il est nécessaire de le stipuler sur le registre national des refus tenu par l’Agence de la biomédecine, ou encore, en en faisant part à ses proches.

Pour de plus amples informations, il est possible de se rendre sur le site dédié au sujet du don d’organes et de tissus. Un guide sur le don d’organes y est notamment téléchargeable.