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Aux Etats-Unis

Cancers : un décès sur deux imputable au tabac

Par Hugo Septier

Une étude américaine affirme que près de 50 % des décès liés à des cancers seraient en fait directement imputables à la consommation de tabac.

DURAND FLORENCE/SIPA

La lutte contre le tabagisme est devenue une croisade mondiale. Dans la plupart des pays, l'étau se resserre autour des fumeurs. En France, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a interdit la cigarette dans les aires de jeux pour enfants. Cette mesure devrait être suivie par l’instauration très rapide des paquets neutres sur l’ensemble du territoire. Les consommateurs, mais aussi les fabricants, sont dans la ligne de mire. Au Canada, une condamnation historique a été infligée à l’industrie du tabac courant juin.


Les voies respiratoires les plus touchées

Il faut dire que les Etats déboursent des sommes colossales pour prendre en charge médicalement les victimes de la cigarette.  En effet, selon une étude publiée dans la revue JAMA Internal Medicine, le tabac serait directement responsable de près de 50 % des décès pour 12 types de cancers différents au cours de l’année 2011.

Chez des patients de plus de 35 ans, 346 000 décès liés à ces maladies ont été étudiés par l’équipe de Rebecca Siegel, de l’American Cancer Society d’Atlanta. 48,5 % d’entre eux sont attribuables à une forte consommation de cigarettes.

L’étude révèle que « fumer des cigarettes continue à être responsable d’un grand nombre de morts à cause de multiples cancers et ce, malgré 50 ans de réduction du tabagisme ».
Dans le détail, ce sont les cancers affectant les capacités respiratoires, poumon, bronches et trachée, qui sont les plus mortels, avec 127 799 décès en seulement une année. Les tumeurs du larynx sont, quant à elles, responsables de 2 856 morts.
Pour le reste, la cigarette est également responsable de la moitié des décès liés aux cancers de la cavité buccale, de l’œsophage et de la vessie.

Le tabac a tué 20 millions d'Américains en 50 ans

En revanche, les auteurs signalent les limites de ces résultats. En effet, les groupes étudiés étaient peu diversifiés socialement et avec des niveaux de formation bien plus élevés que la moyenne de la population américaine. Ce choix laisse de côté plusieurs classes sociales, moins favorisées, dans lesquelles le tabagisme est élevé.

Rebecca Siegel assure que la poursuite des recherches de traitements pour soigner ces maladies est primordiale, tout comme la continuité de la lutte anti-tabac. « Il faut s’intéresser aux mécanismes qui poussent les fumeurs à consommer le tabac », explique-t-elle. Et il va falloir faire vite. Au cours de ces cinquante dernières années, 20 millions d’Américains sont morts prématurément à cause de la cigarette, malgré une baisse de la consommation de l’ordre de -24 % depuis 1964.

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