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Etude publiée dans le BMJ

Rugby à l'école : des chercheurs alertent sur les risques

Par Julian Prial

La pratique du rugby à l'école serait dangereuse, selon des experts britanniques. Dans une étude publiée dans le BMJ, ils appellent à un renforcement des mesures de protection.

Anwar Hussein/SIPA
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Le rugby à l’école dans le viseur des médecins ! Selon une étude menée par des chercheurs britanniques, un enfant sur huit risque une grave blessure en pratiquant ce sport. Ces scientifiques mettent donc en garde contre les dangers du rugby chez les enfants, à l'heure où le gouvernement anglais a lancé un vaste plan pour développer le sport à l'école. Là-bas, l’ovalie se pratique dès l’âge de 8 ans dans le cadre scolaire.

 

10 % de risques de blessures graves

« Les sports de contact, dont le rugby, sont dangereux pour les enfants », indiquent le Pr Allyson Pollock et ses collègues, chercheurs en santé publique à l'université Queen Mary de Londres. Dans les travaux qu’ils ont publiés dans le British Medical Journal, ils expliquent qu’à chaque saison sportive, les jeunes ont 10 % de risques de se faire blesser suffisamment gravement pour rester à l'écart du terrain pendant au moins une semaine.

 

Des handicaps non réversibles

De plus, si certaines blessures sont légères, d'autres peuvent laisser des handicaps non réversibles. Les commotions et lésions de la colonne vertébrale sont ainsi les plus graves au rugby, rapportent ces médecins. Dans un éditorial publié récemment dans le BMJ, le neurochirurgien pédiatrique Michael Carter, expliquait : « Avec trois de mes collègues, nous avons comptabilisé 20 blessures graves liées au rugby chez des enfants au cours de la décennie. Nous avons diagnostiqué cinq fractures vertébrales graves (deux avec des séquelles neurologiques importantes), plusieurs fractures du crâne, ainsi que des blessures et hématomes intracrâniens, dont certains responsables d’une dissection artérielle. Deux enfants sont décédés des suites de leur blessure ».
Pour expliquer ce constat, le Pr Allyson Pollock évoque des stratégies de prévention insuffisantes outre-Manche, pour éviter ces blessures graves. En effet, contrairement à la Nouvelle-Zélande, par exemple, la Grande-Bretagne ne propose pas assez de formations pour protéger ses jeunes joueurs.

 

Le programme de protection à adopter

Le Pr Pollock se dit donc « inquiète » du plan du gouvernement britannique et recommande un renforcement des mesures de protection, ainsi qu'un programme de prévention à instaurer dans les écoles. Celui-ci consisterait d’une part à faire jouer les enfants par groupes de taille plutôt que par âge. D’autre part, « à avoir moins de joueurs sur le terrain en même temps, afin de réduire la fréquence et la gravité des blessures », souligne-t-elle.
De plus, elle pense que des équipements de premiers secours devraient également être disponibles sur chaque terrain.
Enfin, selon elle, tous les entraineurs devraient être formés à la prévention et à la prise en charge des blessures qui peuvent être occasionnées par ces sports de contact.


La France pas épargnée

En France, le bulletin de 2008 de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) sur les traumatismes liés à la pratique du rugby semble aussi donner raison à ces chercheurs. Chez les joueurs amateurs, les lésions au niveau de la tête et du cou représentent 25 % de l'ensemble des lésions – et 11 % chez les jeunes (jusqu’à 19 ans). Or, les enfants et adultes sont particulièrement exposés aux commotions cérébrales, mêmes si elles restent marginales. En France, le rugby à XV et le rugby à XIII sont surtout pratiqués dans le grand Sud-Ouest, par près de 275 000 licenciés (dont 266 000 licenciés en rugby à XV).