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Disponibles en juillet

Autotest VIH : un espoir pour améliorer le dépistage

Par Marion Guérin

Les autotests de dépistage rapide du VIH devraient être disponibles en juillet. Les associations de lutte contre le virus du sida les plébiscitent.

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Dépister le virus du sida en quelques minutes, à domicile, sera bientôt possible. Dès cet été, les pharmacies françaises verront arriver les autotests de dépistage du VIH, qui fournissent en trente minutes et grâce à une seule gouttelette de sang un résultat interprétable par chacun.

« L’autotest ne remplace pas les autres modalités de dépistage »

Pour se préparer à leur emploi par le grand public, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie une note d’information sous forme de questions-réponses à l’intention des professionnels de santé et des associations en contact avec les potentiels utilisateurs.

L’instance sanitaire attire l’attention sur le fait que « l’autotest ne remplace pas les autres modalités de dépistage du VIH, il les complète ». De fait, si ces tests représentent une occasion précieuse d’améliorer le dépistage, ils ne sont pas fiables à 100%. « Tout résultat positif doit être confirmé par un test en laboratoire, peut-on lire. Un test négatif ne signifie pas forcément que la personne testée et se(s) partenaire(s) ne sont pas infectés par le VIH ». De plus, ils sont peu sensibles en cas d’infection récente, datant de moins de 3 mois.

Cibler les populations exposées

Malgré ces limites, les autotests sont accueillis avec enthousiasme par les associations de lutte contre le VIH, qui expérimentent depuis plusieurs années déjà les TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique). « Ils permettent d’atteindre les populations les plus exposées aux risques, qui ne vont pas vers une offre classique de dépistage, explique Théau Brigand, de l'association Aides. C’est beaucoup plus facile d’avoir accès à ces personnes si l’on dispose d’une offre variée ». Et c’est une aubaine, alors qu'en France encore 20% des personnes infectées par le VIH ignorent leur séropositivité.

En effet, ces tests sont perçus comme « moins stressants », moins invasifs et plus simples à réaliser que ceux proposés dans les centres de dépistage. De plus, comme ils exigent, en cas de séropositivité, d’être confirmés par un test classique, ils permettent la mise en place d’un accompagnement tout au long du parcours de soins, du dépistage jusqu’au traitement du VIH. « Ces personnes peuvent s’approprier ces tests et revenir vers le système de soins, dont ils sont à l’écart », précise Théau Brigand.

« Très peu de faux positifs »

L’inquiétude qu’une personne puisse découvrir sa séropositivité seule, sans accompagnement psychologique, a été soulevée à plusieurs reprises concernant les autotests. La HAS insiste sur le fait que ce dépistage implique que l’utilisateur puisse être conseillé à tout moment en cas de doutes et d’interrogations. Pour s’informer, plusieurs options s’offrent ainsi à lui : s’adresser à son pharmacien ou à une association de lutte contre le VIH ou encore appeler le numéro vert de Sida Info Service.

Quant à la fiabilité des tests rapides, elle semble se confirmer sur le terrain. « Depuis le début de l’expérimentation, nous avons eu très peu de cas de faux positifs, et aucun faux négatifs, souligne Théau Brigand. Certes ce n’est pas l’alpha et l’oméga du dépistage. Mais l’arrivée de ces tests est une très bonne nouvelle ».

La commercialisation des autotests était prévue pour la fin de l’année 2014. Mais pour l’heure, aucun ne dispose du marquage CE, le label qui assure la conformité du produit avec les normes européennes. Or, ce marquage est la condition d’une commercialisation en France. Un seul fabricant d’autotest sanguin a déposé un dossier de marquage CE pour le test « Autotest VIH », conçu par la société française AAZson. L’instruction est en cours, et devrait déboucher sur une commercialisation cet été.