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Baromètre INPES

Les filles de plus en plus adeptes du binge drinking

Par Antoine Bonvoisin

Alors que la consommation globale d'alcool a drastiquement chuté en France, les épisodes d'alcoolisation excessive sont de plus en plus fréquents chez les jeunes, en particulier chez les filles.

Dans son dernier Baromètre Santé, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) alerte sur la forte augmentation des alcoolisations excessives chez les 18-25 ans. Le phénomène du “binge drinking” se développe chez les jeunes, qui adoptent des comportements plus proches de ceux des Anglo-saxons depuis une dizaine d'années.

 

Consommation globale en baisse

Pourtant, la consommation totale d’alcool de la population diminue en France. Entre 1970 et 2010 elle a baissé de plus de 46 %. Mais comme dit l’adage, le diable se cache dans les détails : si la consommation quotidienne d’alcool diminue, les ivresses et les alcoolisations ponctuelles prennent des proportions importantes.

 

Les jeunes sont particulièrement concernés : depuis 10 ans, les 18-25 ans ayant connu un épisode d'ivresse dans l’année sont passés de 33 % à 46 %. Et ils sont maintenant 29 % à déclarer avoir été ivre au moins trois fois dans l’année, contre 15 % en 2005.


Écouter le Pr Amine Benyamina, psychiatre à l’hôpital Paul-Brousse : “Ce qui était une tendance émergente devient une tendance lourde, installée”.

 

Phénomème plus marqué chez les filles

Les jeunes filles, étudiantes, sont particulièrement concernées par cette augmentation. Elles sont ainsi 28 % à avoir connu au moins trois ivresses en 2014 (contre 8 % en 2005). Quant à la proportion de celles qui déclarent avoir été ivres au moins 10 fois dans l'année, elle a doublé en 10 ans, passant de 2% en 2005 à 11% en 2014.

 

Le “binge drinking”, c’est-à-dire la consommation d’alcool massive et rapide, se développe en France depuis une trentaine d'années. Le phénomène concerne notamment 14% des 15-24 ans, et 10 % des 25-34 ans. Cette pratique est caractéristique du mode actuel de consommation d'alcool par les jeunes, en comparaison des autres groupes d’âges.

 

 

François Bourdillon, directeur général de l’Inpes, estime que « les modes de consommations de nos jeunes se rapprochent de ceux des pays Anglo-saxons ». Il souligne par ailleurs que les différences de consommation entre jeunes femmes et jeunes hommes s’amenuisent.

 

Écouter le Pr Amine Benyamina, psychiatre à l’hôpital Paul-Brousse : “On a affaire à des filles qui sont moins rétives à la prise d’alcool”.

 

Mais si leurs consommations ponctuelles s’intensifient, moins de 2 % des jeunes boivent de l’alcool chaque jour. Dans cette catégorie, la palme revient aux seniors : 25% des 65-75 ans consomment ainsi quotidiennement de l’alcool.