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Etude sur des jumeaux

L'activité physique bénéfique pour le cerveau

Par Audrey Vaugrente

L’exercice physique dope l’organisme et le cerveau. C’est ce que démontre une étude menée sur 10 paires de jumeaux. Les plus sédentaires sont en moins bonne santé.

Mike et Bob Bryan, deux jumeaux sportifs célèbres pour leur exubérance (Michel Spingler/AP/SIPA)

Pour certains, dimanche rime avec canapé, pour d’autres avec footing, yoga ou tennis. Si l’on en croit une récente étude, la deuxième option doit être privilégiée. En effet, la comparaison de vrais jumeaux a montré que l’exercice physique modifie le corps, mais aussi le cerveau en profondeur. Une association qui se maintient chez les jumeaux dont l’alimentation est la même, soulignent les chercheurs dans l’édition de mars de Medicine & Science in Sports & Exercise.

 

La preuve par deux

L’activité physique est bénéfique pour l’organisme, c’est un fait établi. Mais jusqu’à quel point ? Jusqu’ici, impossible de détailler les bienfaits du sport par rapport à l’inactivité. Et pour cause : il faudrait suivre deux personnes en tous points identiques qui n’aient pas la même hygiène de vie.

Pour répondre à cette question, une équipe de l’université de Jyvaskyla (Finlande) a recruté des jumeaux monozygotes qui ont pratiqué les mêmes sports pendant l’enfance, mais dont les habitudes ont changé à l’âge adulte. Dans la mesure où ils partagent le même ADN, et grandissent généralement dans le même environnement, ils peuvent fournir la preuve que l’exercice physique influence la santé.

 

Les jumeaux participant à l’étude font partie de la base de données FinnTwin16. Depuis leurs 16 ans, et tous les ans, ils remplissent des questionnaires sur leur état de santé et leurs habitudes de vie. Les chercheurs finnois ont conservé les dossiers de ceux dont l’activité physique a changé après avoir quitté le cocon familial. L’objectif : qu’un jumeau pratique plus de sport que l’autre, mais que leur alimentation soit plus ou moins similaire. Seules 10 paires correspondaient à ces critères.

 

Le sport booste la matière grise

Les 20 jumeaux monozygotes ont été reçus dans un laboratoire. Leur capacité d’endurance a été mesurée, de même que la répartition graisses/muscles de leur corps et leur tolérance à l’insuline. Leur cerveau a également été scanné.

Les jumeaux sédentaires sont moins endurants à l’effort et ont plus de masse grasse. Ils présentent également des signes de résistance à l’insuline, ce qui augmente le risque de troubles métaboliques, notamment de diabète de type 2.

Les divergences émergent aussi sur les clichés de leur cerveau. Les jumeaux sportifs possèdent davantage de matière grise. La différence est particulièrement marquée dans les zones impliquées dans la motricité et la coordination.

Les écarts physiques et métaboliques émergent rapidement, selon les chercheurs. Ces résultats montrent aussi que la génétique et l’environnement n’ont pas forcément la priorité lorsqu’il s’agit de pratiquer un sport. Les rois du canapé n’ont donc plus d’excuse pour éviter le footing du dimanche.