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Flore intestinale

Allergies : prédire les risques grâce au microbiote

Par Anne-Laure Lebrun

L’asthme et les allergies alimentaires chez l’enfant pourraient être prédits avant son premier anniversaire grâce à l’analyse de son microbiote, selon une étude canadienne. 

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Dès les premiers jours de la vie, les bactéries investissent notre tube digestif. La colonisation est très rapide : en deux jours, notre intestin contient 100 000 milliards de bactéries soit l’équivalent du microbiote adulte. Jusqu’à l’âge de 3 ans, cet organe à part entière évolue et se personnalise pour remplir son rôle protecteur. Or, selon une étude canadienne publiée dans la revue Clinical & Experimental Allergy, l’altération du microbiote dès 3 mois permettrait de prédire l’apparition d’allergies alimentaires et d’asthme.  

 

Pour mener leur étude, les chercheurs ont suivi 166 enfants durant 9 mois. Tous étaient nés par voie basse, allaités et aucun n’avait suivi de traitement par antibiotiques. Des prélèvements de selles à 3 mois puis à 12 mois ont été collectés et analysés par séquençage génomique afin d’identifier les différentes espèces bactériennes présentes dans la flore intestinale des enfants.

 

"Espoir de nouveaux traitements"

Les résultats montrent que les enfants avec un microbiote peu varié à 3 mois développeront plus que les autres des allergies alimentaires au lait, aux œufs ou encore aux cacahuètes à l'âge d'un an.

A un an, douze enfants réagissaient à au moins un allergène alimentaire commun. Chez ces enfants, Enterobacteriaceae était surreprésentée alors que Bacteroidaceae était sous-représentée par rapport aux enfants ne présentant aucune réaction allergique. D’après les résultats, un ratio élevé de ces deux bactéries doublait le risque allergique.

 

« Nous espérons développer de nouveaux moyens de prévention ou de traitements des allergies, peut-être en modifiant la composition du micobiote », explique Meghan Azad, auteur principal de l’étude. 

Bien que ces résultats ne démontrent pas une évolution certaine vers des allergies, les chercheurs mèneront une prochaine étude pour renforcer leurs découvertes. Ils espèrent pouvoir inclure près de 2 500 enfants et examiner les résultats à l’âge de 3 et 5 ans.