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QUESTION D'ACTU

Après un accident

Un traumatisme crânien augmente le risque de stress post-traumatique

Après un traumatisme crânien, nombreux sont ceux qui souffrent de séquelles psychologiques. Les victimes d'accidents sont quatre fois plus à risque de stress post-traumatique.

Un traumatisme crânien augmente le risque de stress post-traumatique GILE MICHEL/SIPA




Après un accident, il n'y a pas que les blessures physiques qu'il faut soigner. De nombreux patients souffrent encore plusieurs mois après, affectés par le syndrome de stress post-traumatique. Ce trouble anxieux intervient plusieurs semaines après le traumatisme, et il est souvent caractérisé par des cauchemars, des frayeurs, de la dépression et une grande irritabilité. Une étude, parue ce 23 juillet dans le JAMA Psychiatry, incrimine les traumatismes crâniens.

Cette étude de l’Inserm, menée par le Pr Emmanuel Lagarde, s’est intéressée de plus près au syndrome de stress post-traumatique, ainsi qu’au syndrome post-commotionnel, qui survient après un traumatisme crânien, et qui se caractérise par des maux de tête, plusieurs mois après l’accident. Le Pr Lagarde a identifié les personnes le plus à risque de développer ces syndromes, et définit la meilleure façon de les prendre en charge. Son étude va aussi alimenter les débats scientifiques, en remettant en cause l’existence même du syndrome post-commotionnel, qui ne serait en fait qu'une manifestation du syndrome post-traumatique.

Traumatismes crâniens à haut risque
Les chercheurs se sont intéressés au cas de 1 300 personnes amenées aux urgences entre 2007 et 2009, dont 500 souffrant d’un léger traumatisme crânien. Un questionnaire a permis de déterminer leur santé mentale et physique avant l’accident, et ils ont été de nouveau contactés trois mois après, pour étudier les évolutions.

D’après leurs résultats, le fait d’avoir un traumatisme crânien multiplie par 4,5 le risque de développer une condition de stress post-traumatique. Par contre, cela n'augmente pas le risque d’avoir un syndrome post-commotionnel. D’autre part, une partie des symptômes caractérisant ce dernier trouble sont communs aux symptômes du syndrome de stress post-traumatique, comme par exemple les vertiges, les maux de têtes et les étourdissements.

Ecoutez le Pr Emmanuel Lagarde, directeur de recherche à l'Inserm : « On n'a pas beaucoup de raisons de croire que ce syndrome existe. Le fait d'avoir un traumatisme crânien multiplie par 4,5 le risque de syndrome de stress post-traumatique. »



Les chercheurs en concluent donc qu’il n’est pas nécessaire de distinguer les deux conditions. Le fait de dire que le syndrome post-commotionnel fait partie du syndrome de stress post-traumatique permettrait de faciliter la prise en charge et de mieux cibler les traitements.

Pas que les militaires
Souvent associé à la condition des soldats ayant subi un choc au combat, le syndrome post-traumatique concerne pourtant aussi les civils. 2 % des personnes blessées en souffriraient, mais ce chiffre passe à 9 % en cas de traumatisme crânien. L’intérêt de l’étude est donc aussi de permettre aux médecins de mieux anticiper ces troubles, en identifiant les personnes qui pourraient être touchées, via des tests psychiatriques, des questionnaires et un suivi plus rapproché, lorsqu’il existe bien un risque.

La probabilité de développer un syndrome post-traumatique varie surtout en fonction du type d’accident. L’étude montre que chez les personnes ayant eu un accident de voiture ou ayant subi une agression, le risque est plus élevé. Les femmes sont également plus sujettes à ces troubles que les hommes, ainsi que les personne ayant une santé mentale fragile avant l'accident. Pour les guérir, peu de traitements fonctionnent parfaitement, bien que des antidépresseurs et des thérapies cognitives soient communément prescrits.

Ecoutez le Pr Emmanuel Lagarde : « Ce qui marche bien, ce sont les thérapies comportementales et cognitives, on donne aussi des antidépresseurs, et on commence à imaginer des traitements spécifiques au syndrome de stress post-traumatique. »



En décrivant ainsi les personnes à risque, en étudiant l’évolution des traumatismes plusieurs mois après les accidents, et en redéfinissant les frontières du stress post-traumatique pour y inclure le syndrome post-commotionnel, les chercheurs établissent une nouvelle grille de lecture de ces pathologies, pour assurer ensuite une meilleure prise en charge.

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