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QUESTION D'ACTU

Méta-analyse de 16 études

Fausse-couche : concevoir dans les 6 mois réduit les récidives

Après la fausse-couche, mieux vaut ne pas tarder. Les chances de mener une grossesse à terme sont plus élevées si la femme tombe enceinte dans les six mois.

Fausse-couche : concevoir dans les 6 mois réduit les récidives megaflopp/epictura




L'ESSENTIEL
  • Les fausses-couches concernent environ 15 % des grossesses en France. Dans 1 cas sur 100, elles sont répétées.
  • L’Organisation Mondiale de la Santé recommande aux femmes qui ont subi cet incident de patienter au moins six mois avant de concevoir de nouveau.
  • Cette revue de la littérature montre, à l’inverse, que la probabilité de mener la grossesse à son terme est accrue si la deuxième tentative se produit dans les six mois.
  • Le service de santé britannique recommande, pour sa part, d’attendre que les symptômes de la fausse-couche aient disparu avant de reprendre une activité sexuelle.

C’est un incident malheureusement fréquent. Environ une grossesse sur six se solde par une fausse-couche. Une fois le traumatisme passé, une autre question se pose : quand le couple peut-il penser à concevoir de nouveau ? Après six mois, répond l’Organisation Mondiale de la Santé.
L’équipe du Dr Sohinee Bhattacharya, de l’université d’Aberdeen (Royaume-Uni), n’est pas du même avis. Elle a publié, dans Human Reproduction Update, une revue de la littérature qui suggère l’inverse. Dans les six mois suivant la fausse-couche, les chances de mener une grossesse à terme sont plus élevées.

Moins de prématurés

Dans ses recommandations officielles, l’OMS s’appuie sur une large étude menée en Amérique latine. La réponse apportée par l’équipe écossaise s’appuie sur un panel plus large : 16 études ont été passées au peigne fin. Toutes analysent les résultats  de cohortes ou d’essais randomisés. Des travaux de qualité, donc. Et ils plaident plutôt en faveur d’une reprise rapide des tentatives. « En 2010, nous avons été la première équipe à souligner que concevoir juste après la fausse couche vaut mieux qu’attendre », souligne le Dr Sohinee Bhattacharya qui signe ces travaux.

Les résultats sont plutôt convaincants : le risque de faire une deuxième fausse-couche est réduit de 18 % si la grossesse se déclare dans les six mois suivant le premier avortement spontané. Les femmes qui tentent de concevoir rapidement ont également plus de chances que leur bébé naisse à terme. Le risque de prématurité est réduit de 21 % dans cet intervalle. Le facteur de risque qu’est l’hypertension artérielle gravidique, en revanche, n’est pas affecté par le délai.

Prudence

Ce phénomène n’est pas expliqué. Les auteurs avancent tout de même quelques hypothèses. Il est possible, selon eux, que les femmes adoptent une hygiène de vie plus saine après une fausse-couche et qu’elles soient plus motivées à effectuer les modifications nécessaires pour mener leur grossesse à terme.

Face à ces résultats, le site du service de santé britannique se montre prudent. L’âge de la mère, son tabagisme ou sa consommation d’alcool n’ont pas été pris en compte. La définition même de la fausse-couche n’est pas la même en fonction des travaux : certains incluent les interruptions volontaires de grossesse (IVG) dans leurs critères.

« En cas de fausse-couche, vous devriez éviter de reprendre une activité sexuelle tant que les symptômes n’ont pas disparu », recommande NHS Choices. Le traumatisme est lui aussi à prendre en compte. Il n'est pas certain que six mois suffisent à toutes les femmes pour se remettre d'un tel événement. Celles qui souhaitent effectuer une deuxième tentative doivent tout de même être conscientes que le cycle menstruel peut mettre plusieurs mois à redevenir régulier.

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