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Médecins, infirmiers, pharmaciens...

Burn-out : les soignants désemparés

Plus des trois quarts des professionnels de santé chercheraient de l’aide s’ils se retrouvaient dans une situation de burn-out. Toutefois, près de la moitié ne saurait à qui s’adresser. 

Burn-out : les soignants désemparés CLOSON/ISOPIX/SIPA




A force d'être au chevet des autres, les professionnels de santé s'oublient souvent. En effet, qu'ils soient médecins, infirmiers, ou encore pharmaciens, le mal-être semble généralisé, notamment la souffrance psychologique, omniprésente dans ces professions. 
D’après les résultats d'une enquête menée en 2015, près de la moitié des soignants estimait avoir été en situation de souffrance dans leur carrière (50 % étaient ou avaient été concernés par le burn-out, 14 % par des conduites addictives). 

Face à ces résultats préoccupants, l’association Soins aux Professionnels de Santé (SPS) a mandaté l’agence Stethos pour répondre à une question : quelles sont les attentes des professionnels de santé en cas de souffrance psychologique ? Et cette seconde enquête n'est guère plus rassurante. 

Les professionnels de santé, tant en libéral qu’à l’hôpital, confient à plus de 75 % qu'ils chercheraient de l’aide s’ils se retrouvaient un jour dans une situation de souffrance psychologique (syndrome d’épuisement professionnel ou burn out, comportement(s) addictif(s)…). Les femmes seraient, en outre, plus enclines à se faire aider, par rapport aux hommes (79 % contre 69 %).

Les structures d'aide mal identifiées 

Mais ces derniers sont démunis lorsque la maladie arrive. S’ils se trouvaient dans une situation de souffrance psychologique, près de la moitié avouent qu'ils ne sauraient pas à qui s’adresser. Il semble donc logique qu'à la question plus précise : « Connaissez-vous une association engagée contre la souffrance psychologique des professionnels de santé ? Un numéro d’écoute à appeler dans le cadre de ce type de souffrance et dédié aux professionnels de santé ? », les soignants répondent « non », à 95 % (association) et 97 % (numéro d’écoute).

Il est à noter que les médecins sont un peu plus nombreux que les autres professionnels à connaître une association engagée contre la souffrance psychologie, mais ce pourcentage reste toutefois très faible (14 %).

Un impact majeur sur la qualité des soins ?

Et cette souffrance psychologique a l'effet d'une onde de choc. Avec un impact potentiellement majeur sur la qualité des soins. C’est ce qu’affirment en tout cas près de la moitié des répondants (et jusqu’à 65 % des médecins). Pour eux, la qualité des soins prodigués par des professionnels de santé en souffrance psychologique pourrait être affectée au point de mettre un danger la vie du patient.

Enfin, lorsqu'on les interroge sur les raisons pour lesquelles ils ne se font pas aider, les professionnels de santé sont catégoriques. Pour 71 % d'entre eux, c’est parce qu’ils ne peuvent pas s’offrir le « luxe économique » d’être en arrêt maladie. Il faut dire que les soignants ayant répondu ne sont pas tous couverts par un contrat de prévoyance (20 % n’en n’ont pas) et ils sont nombreux à ne pas savoir s’ils sont bien assurés.
La deuxième raison qui pousse ces professionnels à ne pas demander d'aide est leur désir de discrétion (69 %). La preuve que le tabou d'être malade quand on est soignant n'est pas encore totalement levé.

Ecoutez...
Eric Henry, président de l'association Soins aux Professionnels de Santé (SPS) : « Le tabou ne tombe pas, car la sanction pour les professionnels de santé est très grave (...), il faut rassurer tout le monde. »

 

(1) L’enquête a été menée par internet du 19 septembre au 10 octobre 2016. Plus de 4 000 professionnels de santé y ont répondu. Parmi eux, 25 % sont kinésithérapeutes et un peu plus de 20 % sont médecins. Viennent ensuite les orthophonistes, les infirmiers, les podologues, les pharmaciens, les chirurgiens-dentistes. 

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