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Revue de la littérature

Herbicide : le Roundup n'est pas cancérigène selon l'EFSA

L'exposition au glyphosate n'augmente pas le risque de cancer. L'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) vient de livrer ses conclusions sur le dossier.

Herbicide : le Roundup n'est pas cancérigène selon l'EFSA ERIC RISBERG/AP/SIPA




Le risque cancérigène du glyphosate est « improbable ». C’est l’étonnante conclusion de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA), livrée ce 12 octobre. L’autorité sanitaire s’est chargée de réévaluer le risque présenté par cet herbicide très utilisé, notamment dans le Roundup. Et elle ne semble pas considérer qu’il présente un danger quelconque pour la santé humaine.

Un seuil d'exposition maximal

Des experts de l’EFSA et des Etats membres de l’Union européenne se sont rassemblés pour cette évaluation du glyphosate. Tous, sauf un, s’accordent à dire que les données ne sont pas suffisantes chez l’homme pour établir un lien causal entre l’exposition au glyphosate et le développement d’un cancer. « Il est peu probable que cette substance soit cancérigène », conclut dans un communiqué Jose Tarazona, directeur de l’Unité des pesticides à l’EFSA. Le rapport n’établit pas non plus de risque génotoxique – c’est-à-dire de dommages sur l’ADN.

Cette conclusion n’empêche pas l’Agence de fixer un seuil d’exposition maximal, de 0,5 mg par kilogramme de poids corporel. Elle propose aussi une nouvelle mesure de sécurité qui permettra de renforcer les contrôles de résidus de glyphosate dans les aliments. Une attitude bien prudente.

Le rapport du Centre International de recherche sur le Cancer (CIRC) n’est sans doute pas étranger à ces précautions. Les 17 experts qui le signent ont en effet conclu, en mars 2015, que le glyphosate est un produit « cancérigène probable » pour l’homme. Les preuves sont limitées, mais évoquent un rôle dans le développement de lymphomes hodgkiniens. « L’évaluation tient compte d’un large corps de données, y compris un certain nombre d’études qui n’a pas été évalué par le CIRC, ce qui est une des raisons pour lesquelles les conclusions sont différentes », se justifie l’EFSA dans un communiqué.

 

Des décisions controversées

Mais l’Agence européenne est régulièrement décriée pour ses décisions… et les conflits d’intérêts qui la plombent. En janvier, elle prend la défense du bisphénol A – dont les propriétés perturbatrices pour le système endocrinien sont pourtant bien connues. Selon les experts de l’agence, les niveaux d’exposition actuels ne sont pas préoccupants… au point qu’ils ont souhaité abaisser les seuils !

Même conclusion surprenante dans le dossier controversé de l’aspartame : pas de risque de cancer, de troubles du comportement ou du fonctionnement cognitif, ni pour le développement du fœtus dans le cas des femmes enceintes. L’Agence balaie d’un revers de main les inquiétudes.

Reste que les conclusions de l’EFSA seront utilisées par la Commission Européenne dans sa décision de maintenir ou non le glyphosate dans la liste des substances actives autorisées en Europe. Côté français, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a pris le taureau par les cornes : le 17 juin, elle a annoncé l’interdiction de la vente en libre-service des désherbants contenant du glyphosate – dont le Roundup. Un amendement à la loi de transition énergétique a été déposé en juillet au Sénat. Si elle est votée, la mesure serait active au 1er janvier 2016.

 

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