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Pour sauver 10 millions de personnes

Paludisme : l'OMS dévoile un plan de 100 milliards pour l'éradiquer

« Roll Back Malaria », l’organe onusien chargé de la lutte contre le paludisme, a dévoilé sa stratégie pour réduire de 90 % l’incidence et la mortalité liées au paludisme dans le monde. 

Paludisme : l'OMS  dévoile un plan de 100 milliards pour l'éradiquer SIPANY/SIPA




Pour venir à bout du paludisme, une maladie mortelle due à des parasites transmis à l’homme par des piqûres de moustiques infectés, « Roll Back Malaria », l’organe onusien en charge de la lutte contre la malaria, a dévoilé sa nouvelle stratégie. Elle vise à réduire de 90 % l’incidence et la mortalité liées au paludisme dans le monde d’ici 2030. Le document est examiné ce lundi 13 juillet par les dirigeants mondiaux réunis à Addis-Abeba (Ethiopie) pour la Troisième Conférence internationale sur le financement du développement international.

 

Un plan pour 2016-2030

Ce document, intitulé « Action et Investissement pour vaincre le paludisme » 2016-2030, salue les efforts réalisés au cours des quinze dernières années. « Grâce aux progrès de la lutte contre le paludisme atteints depuis l’an 2000, la mortalité due au paludisme a baissé de 58 %. Plus de 6,2 millions de décès ont été évités ».

Malgré cela, le paludisme continue de tuer et s’attaque en particulier aux populations les plus fragiles. L’OMS estime à 214 millions le nombre de cas de paludisme en 2015, et à 472 000 le nombre de décès imputés à la maladie, dont une majorité d’enfants africains de moins de cinq ans.

Par ailleurs, les aides financières pour lutter contre la maladie semblent s’essouffler depuis peu. « Alors que les financements internationaux et nationaux de la lutte contre le paludisme ont atteint un pic de 2,7 milliards de dollars en 2013, le déclin actuel du financement du développement international affecte la capacité mondiale à maintenir les progrès de lutte contre le paludisme », expliquent les auteurs du communiqué.

Pour parvenir à l’objectif fixé, il faudrait un investissement de plus de 100 milliards de dollars, « auxquels viendront s’ajouter 10 milliards de dollars pour financer la recherche et le développement de solutions innovantes et notamment de nouveaux médicaments et insecticides ».

10 millions de vies pourraient être sauvées

Le rapport de Roll Back Malaria insiste sur l’efficacité et la rentabilité de ces investissements financiers. « Investir pour atteindre les nouvelles cibles 2030 de lutte contre le paludisme permettra d’éviter presque 3 milliards de cas de contamination et de sauver plus de 10 millions de vies. Si nous pouvons atteindre ces cibles, le monde pourrait générer un montant stupéfiant de 4 000 milliards de dollars US de production économique additionnelle sur la période 2016-2030 », a indiqué Fatoumata Nafo-Traoré, directeur exécutif du Partenariat Roll Back Malaria.

En fait, les investissements dans la lutte contre le paludisme sont ceux qui présentent « l’un des meilleurs niveaux de rentabilité ». Car cette maladie « freine le développement économique, compromet la sécurité alimentaire, empèche les enfants d’aller à l’ecole », avec tous les coûts que cela engendre.

Explosion des cas en Afrique de l'Ouest 

Ces investissements sont d’autant plus urgents que la situation exige des réponses rapides. « Nous devons accélérer les progrès vers l’élimination du paludisme pour s’assurer que ni la résistance des parasites aux médicaments et insecticides, ni une résistance des moustiques aux insecticides, ni une résurgence du paludisme ne réduisent à néant les gains immenses atteints à ce jour », insiste le Directeur du Programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS, Pedro Alonso, cité dans le communiqué.

Signe de la fragilité de ces progrès : une explosion des cas de paludisme non traités a déjà été constatée en Afrique de l’Ouest, où la lutte contre Ebola a généré un affaiblissement des moyens alloués au traitement contre le paludisme. Selon une étude publiée dans le Lancet en avril dernier, le paludisme a fait 11 000 morts supplémentaires dans les trois pays touchés par l’épidémie d’Ebola (Guinée, Sierra Leone, Libéria). Par ailleurs, 3 900 autres décès ont été attribués aux ruptures d’approvisionnement en moustiquaires dans ces mêmes pays.

 

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