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QUESTION D'ACTU

Classé cancérigène probable par l'OMS

Chikungunya : le Haut conseil de santé publique défend le malathion

Le Haut Conseil de la Santé Publique recommande de ne pas renoncer trop vite à l'insecticide malathion comme outil de lutte contre les moustiques propageant le chikungunya.

Chikungunya : le Haut conseil de santé publique défend le malathion AP/SIPA




Le malathion est un insecticide classé depuis le mois de mars comme « probablement cancérigène » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est pour cela que le président du Conseil Général de Guyane a récemment annoncé la « suspension des pulvérisations de malathion » dans sa région. Alain Tien-Liong avait précisé que « le principe de responsabilité et de précaution nous oblige à suspendre les pulvérisations de ce produit jusqu'à ce que nous ayons la décision de l'État sur ce dossier. »

Une décision unilatérale puisque l'insecticide malathion jouissait d’une utilisation dérogatoire en Guyane depuis un arrêté d'août 2014 pris par Marisol Touraine (ministre de la Santé) dans le but d'endiguer la progression de l'épidémie de chikungunya. Mais dans ce dossier, nouveau rebondissement, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) recommande ce jeudi « de ne pas renoncer trop vite à cet outil de lutte contre les moustiques qui propagent le virus. »

 

Des conditions strictes de pulvérisation

Dans son avis, le HCSP rappelle en effet que « si les précautions d’épandage qu’il a préconisées sont appliquées, l’exposition de la population au malathion reste à des niveaux très faibles. » Celui-ci doit donc être strictement local, à proximité immédiate des lieux fréquentés par les personnes atteintes, à distance des eaux de surface, exclusivement dans l'espace extérieur aux habitations (seule la deltaméthrine peut être utilisée dans des locaux).
De plus, les habitants doivent être informés de l’intervention et de son horaire ; l’épandage doit être fait à distance de tout étalage de produits alimentaires ; les personnels en charge de l’aspersion doivent porter des équipements de protection individuelle, etc.

Le Haut Conseil estime que si cette procédure est scrupuleusement respectée « ces expositions sont par conséquent peu susceptibles d’être associées à des risques mesurables. » Il écrit même que « dès lors que ces conditions strictes sont mises en œuvre, l’exposition des populations au produit est suffisamment faible pour que le classement récent du malathion comme cancérogène probable par le CIRC (1) ne modifie pas l’appréciation des risques déjà prise en compte. »  

 

 

 

En complément d'autres techniques 

Conclusion du Haut Conseil, le malathion ne doit être utilisé qu’en complément d’autres techniques (élimination des larves, moustiquaires, répulsifs…), mais, en raison de son efficacité montrée sur les formes adultes du moustique lors des tests pratiqués en 2014, il doit rester dans l’arsenal des moyens de lutte contre l’épidémie du chikungunya en Guyane.

 

Un bilan dans les prochains mois

Toutefois, le HCSP recommande que, en vue de statuer sur son éventuel emploi futur, soient effectués un bilan de l’efficacité du malathion et de la résistance acquise après 5 mois d’utilisation, et une évaluation sur le terrain des mesures de protection de la population et des milieux lors des épandages.

Pour rappel, selon les derniers chiffres publiés par l’InVS et la CIRE Antilles Guyane, le nombre de cas cliniquement évocateurs de chikungunya était estimé à 13 751 au 22 mars 2015, avec près de 7 000 cas confirmés ou probables ; 2 décès lui sont attribuables. Une fraction importante des personnes atteintes souffre de séquelles qui peuvent être invalidantes, conclut le bulletin.

(1) Centre international de recherche sur le cancer

 

 

 

 

 

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