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Enquête

Désir d’enfant tardif : la conservation des gamètes, une pratique mal connue

Célibat, carrière professionnelle, développement personnel... Alors que les Français ont des enfants de plus en plus tard, très peu d’entre eux connaissent la possibilité et l’utilité d’auto-conserver leurs gamètes, une démarche permettant notamment de faire baisser la pression sociale qui pèse sur les femmes passé la trentaine.

Désir d’enfant tardif : la conservation des gamètes, une pratique mal connue kieferpix / istock.

  • Publié le 07.02.2023 à 11h00
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Depuis la publication le 2 août 2021 de la nouvelle loi de bioéthique, l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) est devenue accessible pour toutes les femmes, qu’elles soient en couple avec un homme, une femme ou qu’elles soient non mariées. De ce fait, les femmes et les hommes peuvent aujourd’hui auto-conserver leurs gamètes en vue de la réalisation d’une AMP ultérieure, sans condition d’infertilité ni de don à autrui.

"Mais quel est le niveau de connaissance des Françaises et Français sur ces nouveaux droits ? Et qu’en pensent-ils ?" s’interrogent les auteurs d’une nouvelle étude, menée par le laboratoire Gedeon Richter en partenariat avec le cabinet Stethos auprès de 2 000 personnes (1040 femmes et 960 hommes).

Manque de connaissances 

Premier constat : 7% des interrogés ont entendu parler de la nouvelle loi de bioéthique et savent précisément de quoi il s’agit. Parmi eux, seuls 24% ont connaissance qu’elle inclut l’autoconservation des gamètes sans motif médical et 38% ne connaissent pas les conditions d’accès à cette procédure.

Les 3 éléments qui questionnent les Français concernant l’autoconservation des gamètes hors raisons médicales sont principalement l’incertitude par rapport aux chances de succès (43%), la peur des effets indésirables liés aux traitements de stimulation hormonale (41%) et le coût financier de la procédure (38%), notamment chez les femmes.

Les principaux freins à l’autoconservation des gamètes sont l’âge (pour 45% des répondants), la peur que les gamètes soient utilisées sans consentement (20%) et les convictions personnelles (30%). Ainsi, 21% de la cohorte se dit contre cette démarche, que les membres associent notamment à une artificialisation du désir d’enfant (47% d’entre eux) ou à un acte contre nature (36%).

Une chance supplémentaire 

Pourtant, "l’autoconservation des gamètes permet d’enlever la pression sociale que les femmes subissent à cause de leur horloge biologique qui tourne, c’est une chance supplémentaire" de tomber enceinte lorsqu’on le souhaite vraiment, souligne Pauline Jaeger, médecin biologiste aux HCL de Lyon.

Néanmoins, "il faut bien informer les femmes que la procédure d’autoconservation des ovocytes nécessite un réel investissement personnel physique et psychique, car elle assez longue et lourde. En effet, plusieurs cycles de stimulation ovarienne sont souvent nécessaires et malheureusement, ce processus n’apporte aucune garantie de grossesse pour la suite", met en garde Alexandra Benoit, sage-femme et docteur en recherche clinique, innovation technologique et santé publique à l’hôpital Antoine Béclère (APHP).

Plus globalement, environ les trois quarts de la population française s’estime mal informée tant sur l’AMP en général que sur les examens médicaux, les techniques existantes et les conditions d’éligibilité. "Un quart des Français ne sait pas évaluer les chances d’avoir un enfant grâce à l’AMP et n’a pas connaissance que la fertilité féminine diminue avec l’âge. 27% déclare même qu’elle ne baisse jamais chez un homme", peut-on également lire dans le rapport.

Prévention globale

"L’auto conversation des gamètes doit donc s’inscrire dans un dispositif de prévention global au sujet de la fertilité, et ce notamment auprès des jeunes générations, permettant ainsi aux individus de faire des choix de vie en toute connaissance de cause", conclut Virginie Rio, présidente de l’association BAMP.
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