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Rhumatisme psoriasique

Rhumatisme psoriasique : potentiellement très destructeur

Le rhumatisme psoriasique est une maladie inflammatoire et auto-immune, à la fois polyarticulaire (arthrite), tendineuse (enthésite) et qui touche la colonne vertébrale (sacro-iliite comme dans la spondyloarthrite). Elle survient chez des personnes qui ont un psoriasis de la peau, mais aussi chez les membres de leur famille qui n’en souffrent pas.Par le Dr Jean-Paul Marre, rhumatologue, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris

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Comment travailler avec un rhumatisme psoriasique ?

La douleur et la raideur causées par le rhumatisme psoriasique peuvent quelquefois limiter les activités de la vie quotidienne ainsi que le travail. Ceci tend à se réduire avec la disponibilité des nouveaux médicaments type biothérapie, mais il peut être nécessaire d’avoir un arrêt de travail au moment des poussées inflammatoires.
Il peut aussi être nécessaire d’apporter des adaptations de manière à minimiser les effets du rhumatisme psoriasique sur l’emploi et les tâches quotidiennes. Si le travail nécessite des efforts physiques, il faut bien protéger les articulations et adapter le geste professionnel avec l’aide du médecin du travail. S’il s’agit d’un travail assis une grande partie de la journée, il faut adapter l’espace de travail de façon à ne pas contraindre le dos et le cou, en ajustant la position de la chaise par rapport à la table de travail.

Peut-on voyager avec un rhumatisme psoriasique ?

Le rhumatisme psoriasique n’empêche pas de voyager à condition de partir avec les traitements nécessaires et l’ordonnance qui y correspond. Il vaut mieux garder avec soi les médicaments, en particulier quand on prend l’avion, afin de ne pas les perdre.
Un fiche rédigée en anglais et expliquant la maladie et le traitement est une bonne idée en cas de problème.
Enfin, avec les biothérapies, il faut prévoir une conservation des médicaments au frais et une trousse isotherme entre les différents frigos, en respectant la durée où la trousse peut remplir sa tâche.

Peut-on pratiquer une activité physique avec un rhumatisme psoriasique ?

L’activité physique, si elle est pratiquée en dehors des poussées inflammatoires, protège les articulations en renforçant les muscles qui servent de support aux articulations affaiblies par l’arthrite. Un programme d’activité physique bien conçu réduit la douleur et la fatigue, améliore la mobilité et la forme physique générale et atténue le risque de dépression.

Faut-il soigner le psoriasis cutané ?

Même s’il n’y a pas de parallélisme entre activité du psoriasis cutané et activité du rhumatisme psoriasique, l’un a une influence nette sur l’autre. Pour atténuer l’inflammation articulaire, il vaut mieux traiter régulièrement le psoriasis cutané. S’il s’agit d’un psoriasis grave, il vaut mieux consulter un dermatologue. Une exposition modérée au soleil peut également être bénéfique pour les personnes atteintes de rhumatisme psoriasique. L’abus de soleil peut toutefois être nocif : il faut donc prendre soin d’éviter les coups de soleil.

Faut-il faire un régime au cours du rhumatisme psoriasique ?

Il n’y a pas de régime alimentaire particulier quand on souffre de psoriasis. Il suffit donc d’avoir une alimentation saine et équilibrée avec des apports suffisants en vitamine D. Il faut absolument éviter de fumer et limiter la consommation des boissons alcoolisées car ces 2 facteurs sont cause d’une aggravation de la maladie tant articulaire que cutanée et ils peuvent être la cause d’une résistance aux traitements, y compris les plus puissants.

Peut-on avoir des enfants avec un rhumatisme psoriasique ?

Il est parfaitement possible d’avoir des enfants quand on a un rhumatisme psoriasique. Il n’y a pas de réelle transmission de la maladie, mais seulement une éventuelle vulnérabilité familiale qui ne se révèle qu’avec un environnement particulier et qui s’estompera avec le mélange des gènes du conjoint.
En revanche, il faut faire attention aux médicaments, y compris les anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Certains traitements de fond sont nettement contre-indiqués au cours de la grossesse comme le méthotrexate et le leflunomide, avec la nécessité de respecter un délai entre l’arrêt du traitement et la conception. Dans ce cas, il est possible de se traiter uniquement avec des anti-TNF et des corticoïdes, car les 2 sont compatibles tant avec la fécondation qu’avec la grossesse.