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Chez les plus de 65 ans

Cancer du sein : la radiothérapie ne s'impose pas pour les femmes âgées

Par la rédaction

Certaines femmes âgées atteintes d’un cancer du sein pourraient se passer de radiothérapie, selon une étude internationale publiée dans Lancet Oncology.

GILE MICHEL/SIPA

La radiothérapie est importante dans le cancer du sein. Mais elle s’accompagne aussi d’effets secondaires : fatigue, dommages sur le cœur. Peut-on imaginer un jour s’en passer chez certaines patientes ? Par exemple chez les femmes âgées, dont le cancer du sein est reconnu pour être moins agressif que chez les plus jeunes, en raison d’une proportion plus grande de tumeurs hormonodépendantes ?


1326 femmes

Le problème, c’est que la plupart des études évaluant les thérapies notamment anticancéreuses excluent les patients les plus âgés. Des chercheurs écossais ont donc décidé de se focaliser sur la question et ont publié les résultats dans Lancet Oncology.  Ils se sont intéressés à 1326 femmes âgées de 65 ans et plus, recrutées dans quatre pays. Ces patientes avaient un cancer du sein précoce jugé à bas risque. Il s’agissait d’un cancer du sein hormono-dépendant, avec une tumeur de 3 centimètres ou moins dans sa plus longue dimension, et sans atteinte de ganglions lymphatiques.


Cette tumeur a été retirée chirurgicalement chez toutes les patientes qui ont ensuite reçu une hormonothérapie. Entretemps, la moitié des femmes ont eu une radiothérapie et l’autre non. Les résultats de la comparaison entre les deux groupes ont été publiés dans le Lancet Oncology.


Un effet modeste des rayons

Ainsi, au bout de 5 ans, il n’y avait aucune différence entre les deux groupes en termes de survie (94 %), ni de développement de métastases ou de tumeurs dans l’autre sein. En revanche, le fait d’avoir eu des rayons diminuait de manière significative mais modeste le risque de rechute d’une tumeur du sein du même côté. Ce taux de rechute, qui était le critère principal d’évaluation dans l’étude, était de 1,3 % avec la radiothérapie contre 4,1% sans. Selon le Pr Ian Hunkler, de l’université d’Edimbourg, et ses collègues, une seule autre étude a mis en évidence une réduction similaire de la rechute locale en ajoutant la radiothérapie.


« Alors que la radiothérapie reste le traitement de référence pour la plupart des femmes après une chirurgie conservatrice du sein, la réduction absolue dans le risque de rechute provenant de la radiothérapie chez des femmes à faible risque recevant une hormonothérapie est très modeste. Ne pas recourir à la radiothérapie devient donc une option pour certaines patientes âgées sélectionnées », concluent-ils en précisant qu'il s'agit d'une "option raisonnable".