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Cancers du sein, de l'ovaire et de l'utérus

Stimulation ovarienne : le risque de cancer écarté

Par Cécile Coumau

La stimulation ovarienne, utilisée dans les traitements de l'infertilité, ne serait pas associée à un sur-risque de cancer. Les auteurs de ces travaux préconisent tout de même que les femmes soient suivies.

Sang Tan/AP/SIPA

Des résultats « globalement rassurants ». C’est ainsi que les auteurs qualifient les résultats des travaux qu’ils ont menés sur un éventuel lien entre les traitements utilisés dans l’infertilité et le risque de cancers du sein, de l’ovaire et de l’utérus.

L’étude, présentée au congrès annuel de la European society of human reproduction and embryology (ESHRE), a inclus pas moins de 12193 femmes traitées pour infertilité entre 1965 et 1988. Après un suivi de 30 ans, ont été recensés 749 cas de cancer du sein, 119 cas de cancer de l’utérus et 85 des ovaires. Il y aurait donc « peu de preuves », estiment les auteurs, que l’utilisation d’hormones de la fertilité augmente le risque à long terme de cancer de la femme.


Des hormones impliquées dans les cancers

Pourtant, ce lien était « biologiquement plausible ». En effet, les traitements de l’infertilité font grimper le taux d’hormones que sont l’estradiol et la progestérone, connues pour être impliquées dans la pathogénèse des cancers du sein, de l’ovaire et de l’utérus. Cependant, les chercheurs refusent de clore le débat et ne considèrent pas leurs résultats comme définitifs. Et ce pour plusieurs raisons. D’une part, parce que l’utilisation à long terme du citrate de clomifène était quand même associée à un risque accru de cancer, mais seulement chez les femmes qui avait pris ce médicament pendant une période nettement plus longue que la moyenne (12 cycles ou plus).

D’autre part, parce que les femmes suivies étaient relativement jeunes et que le pic d’incidence des cancers intervenait plus tard dans la vie. Et enfin, les traitements de l’infertilité ont évolué depuis que les femmes ont été inclus dans l’étude. Le recours aux gonadotrophines dans la FIV a en effet nettement augmenté à partir du milieu des années 80. Dans l’étude, elles n’étaient que 10% à recevoir des gonadotrophines. Les auteurs de l’étude exhortent donc leurs confrères à maintenir une surveillance continue ayant été traitées pour leur infertilité.