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Risques sanitaires

Tuberculose bovine : quels risques pour les consommateurs ?

Par la rédaction

8 000 vaches diagnostiquées positives à la tuberculose bovine finissent en barquettes dans les rayons des supermarchés chaque année, révèle Le Canard enchaîné.

steho/epictura

Le 25 octobre 2017, Le Canard enchaîné lâchait une bombe : « Plus de 3 000 tonnes de bidoche diagnostiquée positive à la tuberculose bovine » sont « vendues en douce dans les supermarchés ». Un nouveau scandale sanitaire ?

Chaque année, plus de 8 000 vaches diagnostiquées positives à la tuberculose bovine finissent en barquettes dans les rayons des supermarchés selon l’hebdomadaire qui détaille cette « curieuse et discrète » pratique qui aurait l’aval des autorités sanitaires. En effet, le règlement 854/2004 de l’Union européenne explique que « lorsqu’une lésion tuberculeuse a été retrouvée dans les ganglions lymphatiques d’un seul organe ou partie de la carcasse, seuls l’organe ou la partie de carcasse infectée doivent être déclarées impropres à la consommation. »

La bactérie ne se développe pas dans la viande

Les consommateurs doivent-ils paniquer ? « La bactérie à l'origine de la tuberculose bovine, Mycobacterium bovis ne se développe pas dans le sang, et donc dans la viande, mais dans certains ganglions de l'animal, et encore dans la majorité des cas, l'on n'observe aucune lésion au niveau des ganglions », explique Barbara Dufour, vétérinaire et chercheur en maladies contagieuses et épidémiologie à l'école vétérinaire d'Alfort dans Sciences et Avenir.

Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES), depuis 2001, la France est considérée comme « officiellement indemne de tuberculose bovine », cependant chaque année une centaine de foyers persiste en élevage malgré les mesures de lutte mise en place.

Si une cinquantaine de personnes tombe malade chaque année - « surtout des éleveurs ou des vétos en contact avec le bétail », comme l'énonce Le Canard enchaîné - « aucun n'est lié à une infection récemment contractée sur notre territoire ! Ce sont soit des cas importés de pays où la tuberculose bovine est encore très présente dans les élevages, soit des cas de personnes âgées ayant été infectés durant leur enfance et pour lesquelles la bactérie ne s'active que très tard et se multiplie, quand leur immunité diminue avec l'âge ou avec une maladie grave », affirme encore Barbara Dufour.