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Après la ménopause

Cancer du sein : consommer plus d'alcool augmente le risque

Par Julian Prial

Une étude danoise montre que les femmes qui ont augmenté leur consommation d'alcool de deux verres par jour sur 5 ans ont 30 % de risque en plus d'avoir un cancer du sein.

Knut_Wiarda/epictura

Avec environ 53 000 nouvelles personnes touchées chaque année, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins. Près d'une femme sur neuf sera concernée au cours de sa vie, et le risque augmente avec l'âge. Moins de 10 % des cancers du sein surviennent avant 40 ans mais l'incidence augmente ensuite régulièrement jusqu’à 65 ans.
Pour cette raison, les femmes ménopausées sont particulièrement exposées. Une nouvelle étude publié ce jeudi pourrait bien leur faire considérer ce risque différemment.

Publiés dans le British Medical Journal (BMJ), ces travaux ont été dirigés par Marie K. Dam, de l'Université du Danemark du Sud à Copenhague. Avec son équipe, la chercheuse a examiné les données de 22 000 femmes ménopausées pour voir comment la consommation d'alcool pouvait influencer leur risque de cancer du sein et de maladies cardiaques.
Et les données récoltées sont sans appel. La consommation d'alcool semble augmenter le risque de cancer du sein, tandis que les taux de maladies coronariennes semblent être plus faibles. Des résultats obtenus sur des buveuses dites « modérées », comparées à des abstinentes.

Des résultats inverses sur les maladies du coeur 

En détails, les données montrent que les femmes qui ont augmenté leur consommation d'alcool (vin, bière, spiritueux) de deux verres par jour (1) sur 5 ans avaient un risque environ 30 % plus élevé de cancer du sein que les autres. Mais ces dernières avaient aussi un risque 20 % plus faible de maladie coronarienne, par rapport à celles qui n'avaient pas changé leur consommation d'alcool.
En revanche, lorsque ces femmes ont diminué leur consommation d'alcool au cours de la période de cinq ans,  cela n'a pas modifié « significativement » leur risque, soit de cancer du sein, soit de maladies coronariennes.

Les auteurs concluent que cette étude observationnelle semble corroborer l'hypothèse selon laquelle l'alcool fait courir un risque plus élevé de cancer du sein et un risque plus faible de maladies cardiaques.
Mais sur ce dernier point, les professeurs Key et Reeves restent prudents dans leur éditorial, en écrivant que « le véritable effet de l'alcool sur le risque de maladie cardiaque ischémique reste incertain ». 
« Celui-ci peut être considérablement réduit par d'autres changements de style de vie, mais aussi par des médicaments tels que les statines qui se sont révélés efficaces dans la prévention primaire », concluent-ils.

(1) La consommation totale d'alcool des participantes a été calculée et convertie en nombre de verres standards définis comme contenant 12 g d'éthanol.