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Dysphorie post-coïtale

Le « sex blues » toucherait une femme sur deux

Par Anne-Laure Lebrun

De nombreuses femmes se sentent déprimées après avoir fait l'amour sans pouvoir l'expliquer. Avoir été victimes d'abus sexuels durant l'enfance ou à l'âge adulte serait un facteur prédictif. 

WIDMANN/TPH/SIPA
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Après avoir fait l’amour, de nombreuses femmes se sentent tristes, anxieuses voire même agressives. Ces sentiments négatifs qui surviennent après un rapport sexuel ou un orgasme sont les symptômes de la dysphorie post-coïtale. Un phénomène loin d’être marginal comme l’atteste une étude australienne publiée ce lundi dans le journal Sexual Medicine.

Réalisés auprès de 200 étudiantes à l’université âgées en moyenne de 26 ans, ces travaux rapportent que près d’une femme sur deux a déjà ressenti au moins une fois des émotions négatives après un rapport. Parmi elles, 5 % disent les avoir vécu dans les 4 semaines précédant l'expérience, et 2 % les ressentent après chaque rapport.

Manifestations diverses

Par ailleurs, les manifestations de la dysphorie post-coïtale sont très diverses et varient d’une femme à l’autre. Certaines peuvent se sentir tristes, mélancoliques et fondre en larmes sans raison alors que d’autres peuvent exprimer leur mal être par de la violence et de l’agressivité.

De précédents travaux menés sur des jumelles ont suggéré que la survenue de ces symptômes serait liée à une part génétique non négligeable (26 à 28 %). Des facteurs psychologiques et affectifs entreraient également en jeu. Des études ont notamment montré que les femmes victimes de violences sexuelles durant l’enfance ou à l’âge adulte sont plus enclines à souffrir de dysphorie post-coïtale.

Fréquent après une agression

Cette association est confirmée par cette étude, menée par les chercheurs de l’université technologique de Queensland (Australie). Celle-ci précise que ce sont les femmes victimes d’abus sexuels durant l’enfance qui sont les plus touchées. « Avoir été victimes d’agressions sexuelles peut mener au développement de troubles psychologiques et de l’émotion. Elles peuvent ressentir de l’anxiété à l’idée d’avoir une expérience sexuelle, ce qui peut impacter leur vie sexuelle sur le long terme, expliquent les chercheurs. Il est aussi possible que les femmes victimes d’abus soient plus disposées à rester dans une relation où elles ont l’impression de ne rien contrôler ».

Cependant, les auteurs ont montré que la détresse psychologique semble un facteur minime de la dysphorie post-coïtale. Ils soulignent donc la nécessité de mener des travaux complémentaires pour mieux comprendre ce phénomène peu étudié.