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La série de l'été

J'ai des pannes sexuelles: est-ce que c'est l'âge ?

Par La rédaction

Le stress, la crainte de l'échec, l'âge sont généralement à l'origine des pannes sexuelles. Les vacances sont un bon moment pour se ressourcer et retrouver une sexualité harmonieuse. 

JS EVRARD/SIPA
MOTS-CLÉS :

Les dix réponses du Pr François Desgrandchamps,
chef du service d'urologie de l'hôpital Saint-Louis (Paris)

 


Comment profiter de l'été pour améliorer sa sexualité ?
Plus j'ai des pannes, plus j'ai peur d'en avoir et plus cela me bloque, comment sortir de ce cercle vicieux ?
J'ai 48 ans et des pannes de temps en temps, est-ce que cela est dû à l'âge ?
Les pannes sexuelles sont-elles uniquement masculines ?
L'abus de substances comme l'alcool ou le tabac peuvent-ils provoquer des pannes sexuelles ?
Mon conjoint a des pannes sexuelles, que puis-je faire pour l'aider ?
Cela veut-il dire qu'il n'a plus envie de moi, qu'il ne m'aime plus ?
J'ai une érection pendant les préliminaires, mais au moment de passer à l'acte, je n'y arrive plus, que faire ?
Je ressens du désir et de l'excitation, pourtant je n'y arrive pas, comment faire ?
Quelles solutions pour ne plus avoir de pannes sexuelles ?


POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES TROUBLES DE L'ERECTION


pourquoidocteur : Comment profiter de l’été pour améliorer sa sexualité ?
Pr François Desgrandchamps :
L’été est une très bonne période pour améliorer sa sexualité de plusieurs points de vue. Le premier, c’est qu'en principe, pendant l’été, on a moins de stress. Il est démontré que, de façon très forte et très fréquente,le stress retentit négativement sur la sexualité, provoque des baisses de désir et des défauts d’érection. La deuxième raison, c'est que la sexualité dépend beaucoup de l’activité physique. Une activité physique régulière renforce les érections, le désir. L’été, c’est le moment où l'on peut faire attention à soi : on peut avoir une activité physique, perdre un petit peu de poids. Enfin, c’est l’été où on se met en maillot et on peut voir qu’un bourrelet est apparu. Donc, pour cette raison, refaire attention à soi permet d'améliorerait sa sexualité.  




Plus j’ai des pannes, plus j’ai peur d’en avoir et plus cela me bloque, comment sortir de ce cercle vicieux ?   
Pr François Desgrandchamps : Les pannes sexuelles, elles, sont assez fréquentes puisqu'elles touchent au moins 30% des hommes après 40 ans et peuvent induire un cercle vicieux assez négatif.
La panne sexuelle qui est donc un échec d’érection, provoque une attitude d’évitement de la part de l’homme qui préfère éviter le rapport sexuel ou brider son désir plutôt que d’affronter un second échec. Et donc la façon de sortir de cette spirale, est en fait simplement d’en parler, de dédramatiser les choses. La panne sexuelle fait partie de la vie sexuelle normale.




J’ai 48 ans et des pannes de temps en temps, est-ce que cela est dû à l’âge ?
Pr François Desgrandchamps : 
Les pannes sexuelles sont de plus en plus fréquentes avec l’âge. Donc, l’âge est certainement un grand facteur de risque de ces pannes. Des facteurs se surajoutent, psychologiques, des problèmes de relations dans le couple,la prise de poids, la sédentarité. Indépendamment de l’âge, on peut avoir plus de pannes sexuelles. 



Les pannes sexuelles sont-elles uniquement masculines ? 
Pr François Desgrandchamps : 
Les pannes sexuelles font partie de la vie sexuelle normale, qu’elles soient masculines ou féminines. Simplement chez l’homme, c’est beaucoup plus évident, il y a une érection ou pas d’érection. Donc, c’est binaire, on le sait tout de suite. Chez la femme, c’est plus délicat, plus subtil mais comme de toute façon, c’est la femme qui décide du rapport sexuel, d’un point de vue de la société, la panne sexuelle chez la femme est considérée comme normale. La panne sexuelle chez la femme c’est « j’ai pas envie ce soir » ou en cours de route « ça ne m’intéresse plus ». Tout le monde trouve ça normal chez la femme et l’homme, le pauvre, lui, est accusé de tous les mots. 



L’abus de substances comme l’alcool ou le tabac peut-il provoquer des pannes sexuelles ?
Pr François Desgrandchamps : 
Le tabac peut provoquer des problèmes sexuels avec l’athérosclérose, des petites artères qui se bouchent avec la fumée. L’alcool, lui, provoque des défauts de sexualité par une baisse de la testostérone. Donc, un des conseils que l'on peut donner à un homme qui a des pannes sexuelles régulières, c’est avant tout à faire attention à sa diététique, d’arrêter de fumer et d’arrêter de boire.  



Mon conjoint a des pannes sexuelles, que puis-je faire pour l’aider ?
Pr François Desgrandchamps : 
L’attitude de la partenaire est fondamentale dans les pannes sexuelles pour ne pas dramatiser la situation. La panne sexuelle, c’est la vie sexuelle normale, ça arrive, il faut simplement dédramatiser en disant c’est pas maintenant, ce sera plus tard. Ca n’a aucune importance, ça passera.



Cela veut-t-il dire qu’il n’a plus envie de moi, qu’il ne m’aime plus ?
Pr François Desgrandchamps : Il ne faut pas que la partenaire considère que ce défaut d’érection soit une blessure narcissique, ce n’est pas par manque de désir, ce n’est pas par manque d’amour que la panne arrive, simplement c’est normal d’avoir des pannes sexuelles de temps en temps. Elles passent comme elles sont arrivées.   

 

J’ai une érection pendant les préliminaires, mais au moment de passer à l’acte, je n’y arrive plus, que faire ?
Pr François Desgrandchamps : 
La panne sexuelle peut se révéler soit par l’absence d’érection quand on veut ou une érection qui disparait en cours de route. Tout ça doit être considéré comme une variation et il ne faut rien faire de particulier. Si par contre ce défaut d’érection persistait avec le temps et ne soit pas juste occasionnel, alors il faut faire attention au désir. C’est souvent le manque de désir qui peut provoquer une baisse d’érection en cours de route et ça peut être dû notamment chez l’homme âgé à une baisse de la testostérone. Si jamais c’est épisodique, il ne faut pas en tenir compte mais si jamais c’est régulier, il faut faire attention au profil hormonal de l’homme.

 

Je ressens du désir et de l’excitation, pourtant je n’y arrive pas, comment faire ?
Pr François Desgrandchamps : 
Si c’est occasionnel, le désir qui ne s’accompagne pas d’érection, il faut attendre que l’érection revienne. Iil faut que l’homme se retrouve chasseur et qu'il retrouve sa proie. Donc, il faut attendre que ça passe. Si c’est régulier, il faut alors consulter un médecin parce que les problèmes d’érection réguliers peuvent être un signe avant coureur d’infarctus du myocarde. Le problème d’érection peut aussi retentir sur la psychologie masculine alors que les traitements et les prises en charge sont nombreuses. Si c’est occasionnel, on néglige, si c’est régulier, on consulte.



Quelles sont les solutions pour ne plus avoir de pannes sexuelles ? 
Pr François Desgrandchamps : 
Puisque les pannes sexuelles sont fortement liées au stress et à la diététique, la première attitude à avoir pour réduire les pannes sexuelles, c’est d’abord d’essayer de vivre sa vie professionnel avec le moins de stress possible. Le deuxième, c’est de faire attention à soi, c’est-à-dire d’avoir une activité physique régulière, de perdre un petit peu de poids. Le troisième, c’est de relancer la machine. Relancer la machine, c’est de prendre des médicaments qui vont stimuler les érections temporairement, qui permettent de retrouver confiance en soi et c’est une spirale du succès. On a une érection d’une bonne qualité, donc on a du plaisir. Le plaisir va retentir sur le désir et tout va repartir.



Entretien avec Sandrine Chauvard


Quand parle-t-on de troubles de l'érection ?
De très nombreux hommes de tous âges connaissent parfois des « pannes », qui ne constituent pas des troubles de l’érection à proprement parler. Si l’érection matinale est préservée, c’est qu’il s’agit de « pannes » occasionnelles . Pour que les troubles érectiles soient avérés, il est nécessaire que les érections soient systématiquement instables (ou absentes) pendant les rapports sexuels. 
Selon le Pr François Desgrandchamps, chef du service d’urologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris), les dysfonctions érectiles touchent 30% des hommes à partir de 40 ans.

Quelles en sont les causes ?
Lorsqu’il s’agit uniquement de « pannes », elles sont généralement liées à des facteurs psychologiques. Dans notre société,  l’homme se doit d’être performant sexuellement. L’angoisse de ne pas être à la hauteur, la crainte de l’échec, le stress sont très souvent en cause. Le manque de désir également. « La panne fait partie de la vie sexuelle normale », assure le Pr Desgranchamps. 

La dysfonction érectile peut avoir plusieurs causes : 
Les facteurs psychologiques sont souvent au premier plan. La dépression, les problèmes relationnels ou une mauvaise image de soi peuvent suffire à provoquer des troubles de l'érection. La crainte de l’échec est parfois telle que l’homme préfère éviter le rapport sexuel. Le dialogue avec le partenaire, avec le médecin, un psychothérapeute ou un sexologue peut aider à débloquer la situation. 
Un syndrome métabolique (sédentarité responsable d’hypertension, d’hyperglycémie, de dyslipidémie) et une hypercontractilité musculaire peuvent conduirent à des problèmes érectiles et à des troubles mictionnels.
Certains patients ayant subi une intervention chirurgicale de la prostate peuvent rencontrer des problèmes d’érection.
L’andropause entraîne une baisse de la testostérone, qui peut être responsable de troubles érectiles.
Des affections comme l'hypertension artérielle, le diabète ou l'athérosclérose s'accompagnent souvent d'un problème d’érection. Le diabète est la première cause d'impuissance chez l'homme de plus de 50 ans.
Fumer diminue les capacités sexuelles et peut devenir un facteur aggravant des troubles de l'érection, en augmentant le risque d’athérosclérose, tout comme l'abus d'alcool, qui provoque une baisse de la testostérone.
De très nombreux médicaments peuvent interférer avec la capacité à atteindre l'érection ou l'orgasme : ceux prescrits contre l'hypertension, le cholestérol ou les problèmes cardiaques, contre la dépression, l'anxiété ou la maladie de Parkinson, contre les troubles de la prostate, mais aussi certains diurétiques. N'arrêtez jamais vos traitements de votre propre initiative en espérant retrouver de la vigueur ! Si des troubles de l'érection apparaissent quelques jours ou quelques semaines après avoir débuté un nouveau traitement, demandez conseil à votre médecin. Il pourra éventuellement modifier la posologie, prescrire un autre médicament à la place, vous donner des conseils d'hygiène de vie pour améliorer la situation ou parfois prescrire un traitement des troubles de l'érection pour compenser cet effet indésirable.

Quelles solutions ?
Les facteurs en cause étant souvent psychologiques, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de la santé (psychologue, sexologue...) 
Perdre du poids et pratiquer une activité physique aident à prévenir les problèmes d’érection.

Il existe également différents traitements
Les médicaments oraux 
Ces médicaments agissent rapidement, mais uniquement en présence d'excitation sexuelle. Disponibles sur ordonnance, les traitements oraux doivent être pris au plus tard entre 20 minutes et une heure avant le rapport sexuel. Leur durée d’action est variable selon le médicament (de 12 à 36 heures). Ces médicaments ne sont actuellement pas remboursés par l’Assurance maladie.
Un examen clinique de l'état du cœur et des vaisseaux sanguins est indispensable avant leur prescription. En effet, ces médicaments doivent être utilisés avec beaucoup de précautions chez les personnes présentant des troubles cardiaques. Ces médicaments ne doivent jamais être utilisés en association les uns avec les autres dans l'espoir d'obtenir de meilleurs résultats.

Attention : ces médicaments sont incompatibles avec les traitements de l’angine de poitrine de la famille des vasodilatateurs et avec la prise de nitrite d’amyle (« poppers »). Leur usage simultané peut provoquer une chute brutale de la pression sanguine pouvant entraîner la mort.

Attention : les médicaments oraux contre les troubles de l’érection peuvent provoquer des vertiges et des troubles de la vue. Dans ce cas, leur usage peut être incompatible avec la conduite de véhicules ou l’usage de machines-outils.

Les injections intra-caverneuses
L'auto-injection intra-caverneuse consiste à s'injecter soi-même dans le pénis une substance destinée à provoquer une érection. Ces injections ne provoquent aucune douleur. Ce type de traitement est habituellement utilisé chez des personnes pour qui les traitements par voie orale se sont révélés inefficaces. Dans 90 % des cas, l'érection obtenue permet la pénétration pendant une durée allant jusqu'à une heure. La première injection doit être réalisée par le médecin au cabinet médical pour déterminer la dose adaptée et apprendre le geste de l'injection.

Les traitements d'appoint des troubles de l'érection
Ces médicaments, destinés à être pris au long cours, sont plus anciens et contiennent une substance végétale, la yohimbine. Ils doivent être pris tous les jours et leur effet peut n’apparaître qu’après plusieurs semaines de traitement. Ils sont plus rarement utilisés que les médicaments à prendre avant un rapport sexuel.
Des injections ou des patchs de testostérone peuvent être proposés en cas d’andropause.
Des prothèses péniennes peuvent être utilisées en dernier recours

avec © EurekaSanté par VIDAL

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Association pour le développement de l'information et de la recherche sur la sexualité