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3 milliards d'euros en 2017

Plan d'économie : l'hôpital soumis au régime minceur

Par la rédaction

Les hôpitaux devront réaliser trois milliards d'euros d'économies d'ici 2017, selon un document du ministère de la Santé.

GILE MICHEL/SIPA

Cure d’austérité à l’hôpital français. D’ici 2017, les établissements hospitaliers de l’Hexagone devront réaliser trois milliards d’euros d’économies, selon un plan détaillé au sein d’un document émanant du ministère de la Santé, et publié par le journal Challenges.

Le montant peut donner le vertige, mais le ministère s’est montré rassurant. « Les économies doivent s’entendre non pas comme une réduction des dépenses, mais comme une évolution maîtrisée de l’augmentation des dépenses ». De fait, les dépenses hospitalières ne cessent d’augmenter, en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation du nombre de pathologies chroniques, notamment. Il s’agirait donc de « maîtriser » cette hausse exponentielle, et non pas de tailler à grands coups de rabot.

22 000 postes supprimés
Pas sûr que l’argument apaise pour autant les employés du secteur. Car la première mesure visera la masse salariale, dont la maîtrise devrait rapport 860 millions d’euros, selon les calculs du gouvernement.

Ainsi, 22 000 postes devront être supprimés d’ici 2017, soit 2 % des effectifs de la fonction publique hospitalière. Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), la masse salariale représente 70 % du budget des établissements.

Achats groupés
Côté achats, les hôpitaux devront intensifier une stratégie amorcée depuis quelques années. En effet, les établissements sont déjà incités à se réunir pour faire leurs emplettes en médicaments - le premier poste de dépense de l’hôpital - ainsi qu’en matériel médical. Les groupements d'achats hospitaliers se sont multipliés ; il en existe aujourd’hui plus de 340, selon la FHF.

« La mutualisation des achats des hôpitaux et l'obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs doivent dégager 1,2 milliard d’euros », cite le journal. Le gouvernement mise également sur les baisses de prix des médicaments et des dispositifs médicaux les plus coûteux, qui rapporteront 350 millions.

Chirurgie ambulatoire
Dormir à l’hôpital après une opération peut être commode, mais cela plombe les comptes de la Sécu. D’autant plus que toutes les interventions ne nécessitent pas de rester 24 heures en milieu médical. Le gouvernement a donc fait du développement de la chirurgie ambulatoire un axe majeur de sa stratégie économique. Elle permet aux patients de quitter l’hôpital le jour même de l’intervention.

Ainsi, entre 2007 et 2013, le nombre de séjours ambulatoires a bondi de 38 %. D’ici 2017, le gouvernement estime que leur multiplication génèrera 400 millions d’euros d’économies. Le ministère affiche un objectif ambitieux de 57 % d’opérations en ambulatoire en 2017, contre 43 % aujourd’hui. La réduction des durées d’hospitalisation devront, elles, permettre d ‘économiser 600 millions d’euros.

Ces mesures devraient permettre de respecter l’Ondam (l’Objectif national des dépenses de l'Assurance maladie) qui encadre la hausse des dépenses de santé. Il a été fixé à 2,1 % pour l’année 2015, contre 3,1% en 2014.