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Maladies respiratoires

Les Français invités à souffler pour mieux respirer

Par Melanie Gomez

Mesurer son souffle à partir que 40 ans reste le meilleur moyen pour éviter des complications respiratoires graves. Elles touchent 3 millions de Francais. La Fête du souffle rappelle que cette fonction est vitale.

PureStock/SIPA

Nicole est arrivée aux urgences en insuffisance respiratoire aigue dans un état très sévère. Cela fait maintenant six jour qu’elle est hospitalisée ; tout cela à cause d’une banale infection respiratoire. L’histoire aurait pu mal se terminer car cette femme de 52 ans a découvert sa maladie pendant son hospitalisation. Nicole est atteinte d’une broncho pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Les médecins pensent qu’elle en souffre depuis au moins 10 ans. ils ne comprennent  pas pourquoi elle n’a jamais fait d’examen pour mesurer son souffle. Pour elle, ce « n’état rien », juste quelques toux qui l’embarrassaient de manière répétée mais ponctuelle.

Comme Nicole, les Français sont sensibilisés à de nombreuses pathologies. Ils connaissent bien l’importance du contrôle de la tension artérielle, du dosage de cholestérol, mais rares sont ceux qui se soucient de leur souffle. Un constat alarmant pour les spécialistes des maladies respiratoires, alors que ces pathologies ne cessent de gagner en terrain. En France, plus de 3 millions de personnes sont atteintes d’une BPCO, 16 000 décèdent chaque année. Selon l’OMS, cette maladie sera la 3ème cause de mortalité dans le monde d’ici 2030.
Alors pourquoi le public ne s’intéresse-t-il pas aux problèmes respiratoires? Le poumon n’est-il pas un organe vital, au même titre que le cœur? Pour les spécialistes, le problème majeur, c’est que lorsque l'on commence à avoir ce type de maladie ou de gêne respiratoire, généralement on s’en accommode. Malheureusement, très souvent, les personnes  apprennent à vivre avec, au fur et à mesure que le temps passe.

Nicolas Roche, pneumologue à l’Hôtel Dieu à Paris : « Le problème avec la BPCO, c’est que pendant des années les gens s’adaptent, ils se retrouvent très handicapés, sans avoir jamais pensé que ça pouvait venir du souffle. »



Qui doit faire mesurer son souffle ? 
Le périmètre des personnes qui devraient se faire dépister est finalement assez large. Tout d'abord, homme ou femme, il n’y a aucune différence, les deux sexes sont autant touchés par les maladies respiratoires comme la BPCO. Ensuite, il est conseillé à toutes les personnes qui se sentent à risque d’effectuer cette mesure du souffle chez un spécialiste.
Ce sont en général les personnes qui fument ou qui ont fumé pendant au moins une dizaine d’années à un moment de leur vie. Mais en dehors des fumeurs, d’après les professionnels de santé, il y a beaucoup de candidats à un contrôle du souffle qui s’ignorent : les plus de 40 ans, les asthmatiques ou encore les personnes qui ont été exposées à des polluants professionnels ou domestiques, notamment dans les secteurs comme la sidérurgie, les fonderies ou encore l’industrie textile.

Nicolas Roche : « Si en plus on a des symptômes, comme une toux chronique, un essoufflement et si on fait plus de 2 ou 3 bronchites par an, il faut absolument aller faire mesurer son souffle. »



En quoi consiste une mesure du souffle ? L’examen principal pour mesurer le souffle s’appelle la spirométrie, autrement appelé l’exploration fonctionnelle respiratoire. Elle est réalisée généralement par un pneumologue, un allergologue ou parfois le médecin généraliste. C’est un examen rapide qui dure 10 à 15min et qui est parfaitement indolore. Il consiste à faire respirer le patient dans des tuyaux de manière un peu forcée, tuyaux qui sont reliés à un ordinateur chargé de mesurer le VEMS (Volume Expiratoire Maximum pendant la 1ère seconde). La mesure obtenue permet au spécialiste de déterminer s’il existe ou non une obstruction des bronches.  

Et si cette mesure révèle un problème respiratoire ? 
Si le compte-rendu de la spirométrie révèle un problème respiratoire, la prise en charge médicale sera immédiate. Lorsque la  BPCO est dépistée de manière précoce, le médecin dispose encore de moyens pour améliorer la fonction respiratoire et surtout la qualité de vie du patient.
Le premiere étape importante consistera à limiter ou à éviter les facteurs de risque d’aggravation de la maladie. Si, par exemple, le patient est toujours fumeur , le médecin proposera un sevrage tabagique efficace. Pour les personnes exposées dans leur milieu professionnel, des mesures de protection grâce à des masques notamment pourront être envisagées. Et dans cas les plus sévères, cela peut aller jusqu’à conseiller un reclassement professionnel, avec une mise en relation avec la médecine du travail.
En fonction de la gravité de la pathologie dépistée, le professionnel de santé dispensera des conseils d’hygiène de vie et pourquoi pas la prescription d’un traitement médical. 

Nicolas Roche  : « Avoir une activité physique régulière, c’est valable pour n’importe qui, mais chez ces gens là, c’est encore plus important. Et les médicaments améliorent bien la vie quotidienne. »




Du 27 au 29 juin 2012 les spécialistes respiratoires internationaux organisent la 2ème fête du souffle. Plusieurs manifestations se dérouleront partout en France autour du sport et du souffle. Plus de 80 centres vont participer, avec des pneumologues, des allergologues, des généralistes, des kinésithérapeutes et des pharmaciens qui inviteront les Français à mesurer gratuitement leur souffle. Lors de la 1ère édition, à l’automne 2010, 100.000 mesures avaient été effectuées dans le monde entier, dont 4000 en France. Retrouvez tous les rendez-vous de la Fête du Souffle en France sur le site www.fetedusouffle.com.