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La prévention contre l’HTA

Par Philippe Berrebi

La prévention, ça paye. La prise en charge de l’hypertension et de l’hypercholestérolémie ont permis, entre 2000 et 2007,  de réduire de 5% par an le nombre d’infarctus. Ces résultats, publiés par le bulletin épidémiologique hebdomadaire (Beh) et détaillés dans Le Figaro, ont été répertoriés dans trois villes : Lille, Strasbourg et Toulouse. La baisse de la prévalence du tabagisme chez les hommes et chez les femmes à partir de 55 ans correspond à la diminution de l’incidence des atteintes coronariennes. Mais cette embellie cache quelques zones d’ombre. Avec, tout d’abord, la persistance du gradient nord sud. En  2007, note la journaliste Martine Perez, on recensait 270 cas d’infarctus à Lille contre 207 à Toulouse. « Ces disparités continuent de nous surprendre, avoue le Pr Jean Ferrières du CHU de Toulouse et co-auteur des études publiés dans le BEH. Car les modes de vie se sont homogénéisés en France, les prises en charge et les plateaux techniques sont à peu près similaires dans ces trois villes. » Autre motif d’inquiétude, deux tiers des décès par infarctus surviennent avant l’arrivée à l’hôpital. Et ce taux ne diminue pas. Enfin, en cas d’attaque cardiaque, les femmes et les personnes âgées bénéficient moins souvent d’une revascularisation coronaire.
 

Les seniors surmédicalisés
 

La prise en charge des personnes âgées, voilà un combat menée par le Pr Olivier Saint-Jean. Mais avec un point de vue iconoclaste. Ce chef du service de gériatrie de l’hôpital Georges Pompidou à Paris dénonce dans Libération la surmédicalisation des seniors. « Etre vieux serait la dernière des maladies », confie le spécialiste à Eric Favereau. Dans cette approche de tout ou rien, Olivier Saint-Jean ne manque pas d’exemples. » On est arrivé à des absurdités, dit-il, avec plus de 20% de personnes âgées de plus de 80 ans en réanimation ». A l’inverse, « 40% des cancers touchent des personnes de plus de 70 ans, or seulement 2% des malades de plus de 70 ans sont intégrés dans des essais cliniques ».
« Faute de savoir penser une médecine différente, la logique biomédicale sur la vieillesse cherche à s’imposer », poursuit le Pr Saint-Jean en s’appuyant sur le cas de la maladie d’Alzheimer.  J’en viens même à penser qu’aujourd’hui, un des enjeux majeurs serait de démédicaliser la maladie d’Alzheimer, s’interroge le médecin.