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Echange de bébés : le bracelet qui évite des drames

Par Cécile Coumau

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L'histoire familiale qui se joue au tribunal de Grasse en ce moment n'est autre que celui du film « La vie est un long fleuve tranquille ». Sauf que cela n'a rien d'une comédie. Il y a vingt ans, deux bébés ont été échangés à la naissance, à l'insu de leurs parents. Et comme l'explique Le Parisien, les deux familles réclament aujourd'hui 12 millions d'euros de dédommagement.


Ce fait divers, heureusement exceptionnel, a le mérite de mettre en lumière une problématique importante pour les établissements de soins : l'identitovigilance, autrement dit, tous les moyens mis en œuvre pour éviter les erreurs de malades. Le plus connu de ces outils n'est autre qu'un petit bracelet en plastique rose ou bleu que sont censés porter tous les bébés à leur naissance depuis une quarantaine d'années. Mais l'enjeu de l'identitovigilance va bien au-delà. « La bonne pratique veut que le bracelet d'identification soit systématiquement utilisé « au minimum pour toute personne incapable de décliner son identité », selon un « Guide pratique de l'identitovigilance » réalisé par des experts médicaux français », note le Parisien. Les bébés ne sont donc pas les seuls concernés. Des personnes dans le coma ou malades d'Alzheimer peuvent être amenés à porter des bracelets d'identification.


Et le petit bracelet en plastique est loin d'être le seul outil pour éviter les erreurs fatales. Pour les patients souffrant d'un cancer et devant subir une radiothérapie, des établissements utilisent aujourd'hui la reconnaissance biométrique, avec lecture des empreintes digitales.


Ce chantier de l'identitovigilance, peu connu du grand public, peut paraître technique, mais il a pourtant des conséquences avant tout humaines. Pour les deux familles qui réclament actuellement réparation au tribunal de Grasse, « le préjudice reste incalculable », clame l'une des mamans dans Le Parisien, qui a fait une longue dépression lorsqu'elle a découvert l'erreur initiale. Et tous ceux qui ont été opérés à la place d'un autre, qui ont subi une erreur de site opératoire, une erreur de zone de radiothérapie ou encore une erreur de prélèvement, savent que les petits bracelets en plastique ou tout autre outil plus technologique représentent un enjeu majeur.