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Etude américaine

L'apprentissage d'une seconde langue améliore les fonctions cognitives

Par Léa Drouelle

Apprendre à parler une autre langue renforce le cerveau et permet de mieux vieillir, selon une nouvelle étude américaine.

SICHOV/SIPA

Do you speak english ? (Parlez-vous anglais), 你說中國話 ? (Parlez-vous chinois ?) Il n’est jamais trop tard pour apprendre une seconde langue. Et surtout jamais inutile, même si vous ne comptez pas mettre les pieds en Chine. Car l’apprentissage d’une seconde langue booste considérablement le cerveau. Une étude publiée dans le Journal of Neurolinguistics en apporte une nouvelle fois la preuve.


Amélioration des réseaux connectés
Dirigée par une équipe de l’université de Pensylvanie, l’étude comprend 39 natifs anglophones. L’expérience a consisté à leur donner des cours de chinois pendant six semaines. Avant et après chaque séance, les participants ont passé des examens d’imagerie à résonnance médicale (IRM), afin d’évaluer la qualité de la connexion de leurs réseaux cérébraux.
A la fin de chaque cours, tous les étudiants affichaient une augmentation de la qualité de la connexion de leurs réseaux cérébraux (à des niveaux plus ou moins élevés selon les performances individuelles de chacun des participants). Le Dr Ping Li, auteur principal de l’étude, en conclut que « contrairement aux autres études, le cerveau est beaucoup plus malléable que ce nous pensions. » Comme un muscle, il se renforcerait avec l’usage quotidien, selon les auteurs de l’étude. Et, ce à n’importe à quel âge. « Nous avons enregistré des changements anatomiques du cerveau sur les personnes âgées. Ce qui est très encourageant car cela signifie que l’apprentissage d’une langue peut aussi aider à mieux vieillir » se réjouit le Dr Li.


Repousser la démence
En juin dernier, une autre étude a prouvé qu’apprendre une seconde langue fait reculer les risques de démence de 5 ans. Menée chez 650 patients, les chercheurs ont constaté que les patients bilingues reçoivent un diagnostic plus tardif pour la maladie d’Alzheimer. Et selon cette étude, le fait d’être polyglotte ne bénéficie pas qu'aux personnes éduquées : les illettrés tirent aussi un profit du fait de parler plusieurs langues.
L’éducation formelle n’a donc pas une influence très conséquente. Selon les chercheurs, il se pourrait qu’une conversion bilingue entre les sons, mots, concepts, structures grammaticales et normes sociales soit un entraînement naturel pour le cerveau. Tandis qu’un programme d'entraînement cérébral semble moins efficace et moins naturel.