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Bouteflika à Grenoble : les chefs d’Etat raffolent des hôpitaux français

Le président algérien vient d’être hospitalisé dans une clinique privée à Grenoble, complétant la longue liste des chefs d’Etat qui choisissent la France pour se faire soigner.

Bouteflika à Grenoble : les chefs d’Etat raffolent des hôpitaux français  Sidali Djarboub/AP/SIPA




Décidément, la France est la terre d’accueil des chefs d’Etats malades. Et en particulier d’Abdelaziz Bouteflika. Après avoir été hospitalisé en janvier à Paris pour AVC « mineur » (selon la version officielle), le président algérien vient d’être accueilli à la clinique d'Alembert, à Grenoble.

Etage réservé, CRS déployés
Selon le Dauphiné, qui a révélé son hospitalisation, le chef d'Etat algérien est arrivé en milieu de semaine sur le territoire français. Un étage entier aurait été réservé à son usage, et une compagnie de CRS était déployée cet après-midi autour du bâtiment et dans le quartier afin d'assurer sa sécurité du chef de l'Etat.

Son transfert a été géré dans la plus grande discrétion. Le Quai d'Orsay ne confirme pas son hospitalisation, mais ne la dément pas non plus, selon le Parisien. Le ministère renvoie vers les autorités d'Alger, « seules habilitées à faire des commentaires sur la présidence algérienne ».

Etat de santé dégradé
Les raisons de son hospitalisation sont encore inconnues. Le président algérien connaît des ennuis de santé à répétition depuis un ulcère hémorragique en 2005. Il a notamment été victime d'un accident vasculaire cérébral en avril 2013, qui avait entraîné une hospitalisation de deux mois et demi en France, à l'hôpital du Val-de-Grâce et des Invalides.

A 77 ans, Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un quatrième mandat en avril. Largement absent pendant la campagne électorale algérienne, il s'était rendu en fauteuil roulant dans l'isoloir pour voter. En Algérie, son état de santé fait polémique. Ses apparitions à la télévision d’Etat sont rarissimes, et réservées aux très grandes occasions.

La « diplomatie du lit d’hôpital »
Abdelaziz Bouteflika vient ainsi compléter la longue liste de présidents et hommes d’affaires venus du monde entier pour se faire soigner en France. De fait, l’Hexagone est l’une des destinations privilégiées des chefs d’Etat malades. Avant lui, les Palestiniens Georges Habache ou Yasser Arafat, les Présidents de la Mauritanie, de la Guinée-Bissau, de la Corée du Nord, et beaucoup d’autres ont pris le chemin des hôpitaux français. L’hôpital militaire du Val-de-Grâce et l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine sont particulièrement convoités.

Mais ils ne sont pas les seuls. Et si cette « diplomatie française du lit d’hôpital », pour reprendre l’expression de Rue89 qui a enquêté sur le sujet, témoigne de la réputation d’excellence du système de santé de l’Hexagone, elle n’est pas sans poser problème. Dernier exemple polémique en date : l’hospitalisation d’un prince saoudien à Ambroise Paré (Boulogne). Pour lui et les trente personnes qui l’accompagnaient, l’hôpital avait déroulé le tapis rouge : 9 chambres réservées – soit un étage entier – plus une salle de détente, et un personnel aux petits soins.

Ce traitement de faveur avait provoqué les satires de la presse. Mais loin de s’en émouvoir, les hôpitaux français se montrent très favorables à ces initiatives. « Les Saoudiens ne profitent pas du système, avait ainsi défendu Thierry Guigui, délégué syndical CGT. Ils viennent avec leurs infirmières, apportent leur nourriture. Leur venue ne coûte rien à la Sécurité sociale et permet même à l'hôpital de faire rentrer des fonds. Nous avons besoin de ce type d'apport, insiste Thierry Guigui. Ils ont payé neuf chambres 30 % plus cher ». La santé n’a pas de prix… mais celle des chefs d’Etat étrangers peut malgré tout se révéler très fructueuse.

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