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QUESTION D'ACTU

Privatisation de 9 chambres, coût majoré...

Soins à un émir : Martin Hirsch fait payer les riches pour soigner les pauvres

Du 8 au 13 mai, un riche émir du Golfe a privatisé neuf chambres de l'hôpital public Ambroise-Paré (92). Martin Hirsch dit assumer de recevoir de riches clients dans les hôpitaux parisiens.

Soins à un émir : Martin Hirsch fait payer les riches pour soigner les pauvres WITT/SIPA




Cette semaine, l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné a relaté l’histoire de ce prince saoudien qui a récemment privatisé neuf chambres et une salle de détente, du 8 au 13 mai, au 7ème étage de l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Cette histoire n’a guère fait sourire du côté des syndicats de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP a accordé une interview au Journal du Dimanche pour expliquer pourquoi des patients ont droit à une telle prise en charge dans les hôpitaux parisiens.

Une manne financière conséquente

Le patron de l’AP-HP « assume » totalement le fait de « gagner de l’argent » grâce à de richissimes patients. Depuis le début de l’année 2014, l’AP-HP en a accueilli « 1000 ce qui représente 0,4% de nos patients » et d’ici la fin de l’année, le chiffre devrait passer à 3000 patients. Même si leur nombre est très faible, ils ont permis « de dégager une marge de 2,5 millions d’euros depuis janvier, » annonce le directeur général. D’ici à la fin de l’année, ce chiffre devrait atteindre 8 millions d’euros. Les prix pour ces patients sont majorés de 30% par rapport au prix de la Sécurité sociale.

Il est vrai que recevoir des patients aussi particuliers représente de grandes contraintes. Pour l’émir, que l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt a accueilli, il a été nécessaire d’installer des douchettes et du mobilier en plus dans les neufs chambres qu’il a réquisitionnées. Mais aucun fond n’a été engagé par l’hôpital lui même, Martin Hirsch rappelle que « s’ils ont des exigences particulières en matière de nourriture ou de confort, ils les payent eux-mêmes ».

Pour le directeur de l’AP-HP, accueillir ce type de patient est un mal nécessaire. « J’assume ce côté Robin des Bois : à un moment où nous avons besoin de tous les moyens pour soigner les plus modestes, où nous devons maîtriser nos dépenses tout en innovant, gagner de l’argent sur ces patients qui en ont les moyens, cela ne me choque pas » déclare-t-il au JDD. Il le rappelle grâce au gain obtenu, ils pourront réduire « de 15% notre déficit, qui s’élève à 59,9 millions d’euros pour 2013. »

Les riches patients, de mauvais payeurs

Comme le rappelle le JDD, l’AP-HP déplorerait 90 millions d’euros d’impayés pour l’année 2012. Pour l’instant, une petite partie des fonds aurait été récupérée. « Les créances de l’Algérie et du Koweït se sont réduites de 6 à 7 millions d’euros ». Pour le reste des impayés, Martin Hirsch constate amèrement que cette dette ne diminue que très peu. Parfois, certaines d’entre elles sont « vieilles de dix ans ».

Il espère que le chiffre baissera dans les années à venir mais pour éviter que les impayés n’enflent, l’AP-HP a mis en place un nouveau système. « Nous établissons un devis et un paiement en avance depuis septembre 2013, » assure Martin Hirsch. Il reconnaît que des efforts restent à faire : « Nous obtenons le paiement en avance dans 60% des cas en moyenne (…) Nous devons tendre vers 100% ».

Il rappelle que « nous ne sommes pas là pour faire des cadeaux ! ». Un message clair en direction des richissimes patients qui souhaiteraient venir se faire opérer en France.

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