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Inégalités socio-alimentaires

L’alimentation saine coûte trois fois plus cher que la malbouffe

Par la rédaction

Les aliments sains coûtent en moyenne trois fois plus cher que la malbouffe, et leur prix ne cesse d’augmenter, selon une étude britannique.

VIDAL/ISOPIX/SIPA

« Manger cinq fruits et légumes par jour » : plus facile à dire qu’à faire, pour les petits porte-monnaie. Selon une étude britannique relayée par le journal The Telegraph, s’alimenter de produits sains coûterait trois fois plus cher qu’opter pour de la malbouffe.

Les chercheurs de l’Université de Cambridge ont passé au crible 100 produits en fonction de leur valeur calorique. Pour un panier à 1.000 calories, composé de saumon, yaourt et tomates, il faut compter en moyenne 9,4 euros. Pour le même nombre de calories, apportées cette fois par de la « junk food » (pizza, hamburgers, beignets), la facture s’élève à 3,1 euros… Soit un écart de 6,3 euros ! Il y a dix ans, cet écart était de l’ordre de 4,9 euros.

Insécurité alimentaire
Alors que bien manger coûte de plus en plus cher, le prix de la malbouffe, lui, reste constant.  « Cet écart de prix renforce l’insécurité alimentaire, creuse les inégalités sanitaires et détériore la santé de la population, indique Nicholas Jones, l'auteur principal de l'étude. Tout en s'assurant que les gens ont à manger, il faudrait aussi veiller à ce qu'une alimentation saine reste abordable ».

Ainsi, les auteurs de l’étude demandent au gouvernement britannique de réfléchir à des mesures pour freiner la hausse des prix de l’alimentation équilibrée.

Trop d'aliments à bas prix
Cet été, une équipe de chercheurs américains se sont penchés sur les liens entre obésité et prix de la nourriture. Selon leurs conclusions, l’épidémie d’obésité aux Etats-Unis serait liée à un excès d’aliments à bas prix dans les supermarchés – aussi bien des aliments gras que des produits sains. Avec une telle disponibilité, le consommateur ne saurait plus guider ses choix...

Les auteurs de l’étude préconisaient ainsi de taxer les aliments à faible valeur nutritionnelle et de « sponsoriser » les aliments sains, à l’aide de bons d’achats et de réductions. « Nous devons envisager des stratégies qui remplacent les aliments riches en calories par des fruits et légumes, plutôt que de se contenter d’ajouter des fruits et légumes au menu », avaient-ils avancé.