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Enquête de l’Unicef

Près de quatre jeunes sur dix en détresse psychologique

Par David Bilhaut

Alors que le harcélement touche davantage les moins de 12 ans tous sexes confondus, le cyberharcelement via les réseaux sociaux concerne en particulier les jeunes adolescentes. 

Si en majorité, les jeunes se sentent plutôt bien dans leur vie, une part importante d’entre-eux se retrouve fragilisée par le maillage social où ils évoluent, souligne l’Unicef qui publie aujourd’hui les résultats de sa deuxième consultation nationale menée au printemps dernier auprès de 11 232 enfants et adolescents français de 6 à 18 ans.


« Ecoutons ce que les enfants ont à nous dire », clame le titre de cette série d’enquêtes qui se penche cette année sur la qualité de la dimension relationnelle liant enfants et adolescents à leurs proches. Ainsi, « 11 % des enfants et adolescents disent qu’ils ne peuvent pas compter sur leur père et 4,2 % sur leur mère ». Ce sentiment augmentant de façon significative avec l’âge et chez les familles monoparentales ou recomposées. En outre, près de 17 % des enfants et adolescents interrogés déclarent ne pas se sentir valorisés par leur père et près de 10 % par leur mère. En dehors du foyer, 5 % des jeunes se sentent discriminés en milieu scolaire par les adultes et 8,1 % par les autres enfants et adolescents. Ils sont également près de 6 % à se sentir discriminés dans leur quartier et leur ville par les adultes contre 8 % par les enfants et les jeunes.


Le harcèlement largement répandu

S’agissant du harcèlement, plus du tiers de ces jeunes déclare pouvoir en faire l’objet ou être simplement ennuyé à l’école par les autres enfants et adolescents. S’il n’existe pas de différence marquée entre garçons et filles, en revanche, les moins de 12 ans s'avèrent nettement plus souvent concernés que les autres par ce problème : 38,6 % contre 32,7 % pour les préadolescents et 31,3 % pour les adolescents, indique l’étude. Avec le développement de l’usage des réseaux sociaux, le cyberharcelement se répand à une part croissante de jeunes. Dans cette enquête, 12,5% des répondants en ont fait état, le plus souvent des filles. L’insécurité et l’angoisse à l’école joue aussi sur la fragilisation psychologique de ces 6-18 ans. 


Angoisse scolaire

Près de 8 % se sentent en insécurité à l’école et 24 % disent que des adultes leur font peur à l’école, tandis que 45% affirment angoisser à l’idée de ne pas réussir assez bien en milieu scolaire. Les résultats de cette enquête « ne permettent pas de dire que ce sont les élèves en difficulté scolaire qui se sentent angoissés de ne pas réussir assez bien à l’école ». Mais « les élèves qui ont des difficultés en dehors de l’école éprouvent plus fréquemment ce sentiment que les autres », relève l’étude. Résultat, au niveau psychologique, quatre enfants et adolescents sur dix éprouvent un sentiment de tristesse ou de cafard, alors qu’un quart traverse des phases d’apathie et que trois sur dix perdent confiance en eux.


Au total, 36,3 % des jeunes ayant participé à la consultation peuvent être considérés en souffrance psychologique. Enfin s’agissant du suicide, sur les plus de 11 000 jeunes interrogés, 1624 ont affirmé avoir déjà pensé au suicide (soit 31,5 %) et 621 disent avoir tenté de se suicider (soit 11 % des jeunes interrogés). Ces derniers résultats sont toutefois à prendre avec prudence du fait des biais du questionnaire de l'étude.