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Congrès de l’European Society of Cardiology

Un anticholestérol divise par 2 le nombre de crises cardiaques et d'AVC

Par la rédaction

Dans une étude, l'anticholestérol alirocumab a réduit de 62 % le taux de LDL chez des patients, comparé à ceux sous placebo. Il a aussi divisé par deux le nombre de crises cardiaques et d'AVC.

John rowley/Mood Boar/REX/SIPA

L'anti-cholestérol "alirocumab" (Sanofi/Regeneron Pharmaceuticals) a réduit considérablement le nombre de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux dans le cadre d'un essai clinique. Ces résultats inédits ont été annoncés ce dimanche par des chercheurs lors du Congrès 2014 de l'European Society of Cardiology (ESC) à Barcelone.


Une réduction de 62% du mauvais cholestérol
Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont analysé les résultats détaillés de quatre études pivots du programme d'essais cliniques de phase 3 Odyssey menées sur plus de 5 000 patients suivis pendant une durée comprise entre 24 et 104 semaines. 
Mais ils suggèrent pour la première fois que le fait de cibler la protéine PCSK9, qui affecte la dégradation par l'organisme du « mauvais cholestérol » (LDL) dans le sang, a divisé par deux le nombre de crises cardiaques et d'AVC, comparé à des patients sous traitements placebo.
Autre résultat rapporté par les chercheurs, l'alirocumab, associé à un traitement hypolipémiant (statines) à la dose maximale tolérée, a permis d'obtenir une réduction de 62 % du mauvais cholestérol (LDL), comparativement au placebo (à 24 semaines).
« D'avoir un tel résultat si vite dans cette étude est très encourageant », a déclaré Jennifer Robinson, cardiologue à l'Université de l'Iowa (Etats-Unis), qui a dirigé l'étude présentée dimanche.

Des résultats à confirmer lors de grands essais
Contacté par la webradio Fréquence médicale, le Pr Eric Bruckert, responsable de l'unité de prévention des maladies cardiovasculaires à La Pitié-Salpêtrière (Paris) est pour sa part plus modéré : « C'est un signal extrêmement intéressant, mais cela reste de petits essais sur de petits groupes. Ils doivent donc être confirmés lors de grands essais faits pour une telle démonstration. » D'ailleurs, les auteurs eux-mêmes ont précisé, en préambule de leur présentation, que « comme l'analyse a été menée de manière rétrospective, ces résultats ne sont pas concluants. »
Cependant, face à ces résultats encourageants, Sanofi et Regeneron prévoient de présenter les dossiers de demande d'approbation pour l'alirocumab aux autorités réglementaires des États-Unis et de l'Union européenne d'ici à la fin de 2014.
Aux États-Unis, les deux entreprises ont l'intention d'utiliser un droit d'accès à un examen prioritaire pour pouvoir obtenir une évaluation prioritaire du dossier de demande d'approbation de l'alirocumab.