ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Ebola : Air France suspend ses vols vers la Sierra Leone

A la demande du gouvernement

Ebola : Air France suspend ses vols vers la Sierra Leone

Par la rédaction

Air France a annoncé la suspension provisoire de ses vols sur Freetown, la capitale de la Sierra Leone, à compter de jeudi. Avec 392 décès en cinq mois, ce pays est l'un des plus touchés par Ebola.

DAVE CAULKIN/AP/SIPA
MOTS-CLÉS :

Face à l'épidémie d'Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l'Ouest, les autorités sanitaires françaises ne veulent plus prendre de risque. Le gouvernement français a en effet recommandé ce mercredi à la compagnie Air France de suspendre « temporairement » sa desserte de la capitale du Sierra Leone, Freetown. Avec 392 décès en cinq mois, ce pays est l'un des plus touchés par Ebola.

Air France suspend temporairement sa desserte de Freetown
A la suite à cette recommandation, Air France a annoncé la « suspension provisoire », à compter de jeudi, de ses vols sur la capitale du Sierra Leone, Freetown. « Au regard de l'analyse de la situation et comme l'y invite le gouvernement français, Air France confirme maintenir son programme de vols de et vers la Guinée et le Nigeria », a par ailleurs précisé la compagnie.
Cette décision va, en partie, calmer les inquiétudes de plusieurs équipages et personnels navigants d'Air France.
Pour rappel, 700-800 hôtesses de l'air et stewards (PNC) de cette compagnie aérienne ont récemment manifesté, dans une pétition, leur volonté de ne plus participer aux vols à destination des pays touchés (Conakry, Lagos et Freetown), par peur d'attraper le virus.


Une pédagogie intense auprès des personnels navigants 
Contacté par pourquoidocteur il y a quelques jours, le Dr Vincent Feuillie, responsable de la Médecine Passagers-Air France, indiquait qu'il comprenait « parfaitement » cette inquiétude. Pour rassurer le personnel d'équipe à bord, il affirmait qu'Air France avait pris en compte dès le début de l'épidémie (fin du mois de mars) cette question de la sécurité des PNC.
« D'une part, nous avons agi au niveau de la communication. Tous les équipages qui partent sur les vols vers des destinations où il y a du virus Ebola reçoivent une information préalable, sous forme de documentation papier. Celle-ci comprend des questions-réponses sur le pourquoi de la maladie : Comment ça s'attrape, ou quelles sont les précautions à prendre. Par ailleurs, il y a des indications sur l'attitude à avoir vis-à-vis des passagers suspects. »

Ecoutez le Dr Vincent Feuillie : « Nos équipes médicales sont en contact permanent avec les équipages. Les PNC ont des réunions de briefing avant le vol avec la présence d'un médecin ou... » (entretien réalisé le 21/08/14)



Un contrôle avant l'embarquement
En amont de cela, Air France affirmait aussi avoir élaboré avec les autorités sanitaires des pays touchés les moyens de contrôler les passagers.
De son côté, le Pr Jean-Paul Stahl, infectiologue au CHU de Grenoble (38), soulignait que « même si le virus est très contagieux il l'est uniquement dans certaines circonstances. Pour être contaminé, il faut toucher le sang, les urines, ou la sueur d'un malade. Une contamination sexuelle existe également. Mais il n'y a pas de contamination aérienne. Par rapport à la grippe par exemple, ça n'a rien à voir en termes de contagion. Le virus Ebola est considérablement inférieur », rajoutait-t-il.
Enfin, le Dr Vincent Feuillie notait que lors de la période d'incubation du virus Ebola (2 à 21 jours), le patient n'est pas contagieux.

Ecoutez le Dr Vincent Feuillie : « Il y a un temps de latence avant de tomber malade. Pendant ce temps où il n'y a pas de symptômes, en aucun cas, la personne contaminée ne peut transmettre le virus. » (entretien réalisé le 21/08/14)


Des mesures d'isolement drastiques dans l'avion existent
Toutefois, dans l'hypothèse où un passager devenait fébrile durant le vol, le Dr Vincent Feuillie répondait là encore que tout avait été prévu. Avec des toilettes où le patient suspect peut s'isoler. Le personnel navigant prévient le SAMU en France qui sera présent au moment de l'atterrissage.
Enfin, les hôtesses et stewards disposent de protection vis-à-vis du cas suspect : gants, masque, et une solution hydro-alcoolique pour se protéger. Mais pour le Dr Feuillie, cette hypothèse est « hautement improbable. C'est quasi-impossible qu'un malade contamine un personnel naviguant », disait-il avec persistance. 
Pour rappel, après la compagnie Emirates, British Airways a annoncé début août la suspension de ses vols vers deux pays touchés par cette épidémie : la Sierra Leone, mais aussi le Libéria. Cela au moins jusqu’au 31 août.

Ecoutez le Dr Vincent Feuillie : « Dès qu'on identifie un passager suspect, immédiatement, on l'isole. Les navigants ne font aucun soin supplémentaire sur lui ! » (entretien réalisé le 21/08/14)