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Association World Diabetes Tour

Machu Picchu Challenge : onze diabétiques de type 1 relèvent le défi

Par Bruno Martrette

Onze diabétiques de type 1 ont souhaité apporter un message d’espoir aux personnes malades. Pour cela, ils ont réalisé l’exploit d’atteindre le mythique Machu Picchu culminant à 2 400 m d'altitude. 

Capture d'écran de la page facebook "T1Challenge" dédiée au Machu Picchu Challenge
MOTS-CLÉS :

Sensibiliser au diabète de type 1, informer, donner de l’espoir aux diabétiques, favoriser une meilleure maîtrise et gestion globale du diabète, repousser ses limites, réaliser ses rêves... tels sont les objectifs de l'association World Diabetes Tour (WDT) présidée par Delphine Arduini, jeune diabétique de 36 ans. Et cet été encore, avec son partenaire Sanofi Diabète, cette ingénieur agroalimentaire, atteinte de diabète de type 1 depuis ses 16 ans, a souhaité créer un nouveau challenge : 5 jours de trek dans les Andes pour atteindre le mythique Machu Picchu (Pérou), situé à 2 430 mètres d’altitude. Ainsi, une équipe composée de 13 participants (dont 11 diabétiques de type 1) et de médecins accompagnants, s'est lancée dans l’aventure, du 20 au 24 juillet. pourquoidocteur revient sur cet incroyable défi raconté à notre micro par Delphine Arduini (voir "trailer" en fin d'article).

Se surpasser pour montrer que tout est possible
Agés de 19 à 47 ans, les participants se sont attelés au chemin des Incas - 10 à 12h de marche en moyenne par jour - vers le Machu Picchu, une des merveilles du monde. L’équipe internationale a emprunté l’itinéraire de Salkantay, du nom du col principal à passer sur le parcours culminant à 4 600 mètres et ont traversé au cours de leur périple la jungle subtropicale péruvienne entre Cusco (sud-est du Pérou) et le Machu Picchu. 
Représentant la France, la Chine, l’Inde, la Jordanie, le Brésil, le Pérou, le Canada, l’Espagne, et les Etats-Unis, les randonneurs étaient issus d’horizons très différents et avaient des expériences diverses par rapport à leur maladie. Néanmoins, tous étaient unis dans un but commun : donner un exemple positif et motiver la communauté du DT1 dans le monde, tout en montrant que le diabète n’empêche personne de réaliser des exploits sportifs et concrétiser ses rêves. 

Ecoutez Delphine Arduini, organisatrice du Machu Picchu Challenge : « Je prends toujours des participants avec un esprit positif qui se disent :"Ok, on est diabétiques, mais on peut quand même vivre pleinement sa vie, et relever de tels challenges." »


Le trek, une rude mise à l'épreuve malgré la préparation
Pourtant, pour beaucoup de malades, vivre avec le DT1 reste encore très compliqué. Des taux de glycémie mal maîtrisés peuvent en effet entraîner des hypoglycémies (faible taux de glucose dans le sang) ou des hyperglycémies (fort taux de glucose), qui peuvent générer essoufflements, nausées, chutes de tension ou encore évanouissements.
Pour gérer ce taux, les personnes atteintes de DT1 doivent donc recevoir de multiples injections d’insuline, ou même, une infusion continue d’insuline administrée quotidiennement par une pompe. « Dans les conditions extrêmes du trek au Machu Picchu, cette gestion de la glycémie a été d’une rigueur absolue », confie Delphine Arduini. « Sans doute l'une des clés du succès », selon elle.
Pour comprendre, elle raconte que certains des participants au trek étaient sous pompe à insuline, avec parfois des capteurs de glucose. Alors que d'autres étaient sous traitement multi-injections.
Toutefois, cette nutritionniste précise que tous les participants étaient des sportifs et connaissaient très bien leur diabète. Enfin, concernant l'alimentation pendant ce défi, là encore, tout a été très bien organisée. « Avec des menus adaptés où il y avait toujours des glucides et des végétaux (légumes) à chaque repas. Tous les patients avaient aussi amené leur propre sucre pour les hypoglycémies et leurs barres de céréales habituelles », explique-t-elle. 

Ecoutez Delphine Arduini : « Tout c'est divinement bien passé. Même s'il y a eu des hypoglycémies et des hyperglycémies...»


Mettre fin aux fausses idées reçues
De plus, au cours de ce périple, les diabétique se sont exposés à d'autres risques. Ils ont dû affronter non seulement les risques liés à leur maladie, mais aussi aux conditions très dures d’un road trip de cette ampleur, à savoir le mal des montagnes, le froid, le manque d’oxygène ou encore la déshydratation. 
Enfin, ce défi est aussi un bon moyen de mettre fin à pas mal de fausses idées reçues qui courent encore aujourd'hui au sujet des diabétiques de type 1. Parmi elles, celle qui consiste à penser que "altitude et DT1" sont contre-indiqués. Une idée fausse au vu des exploits réalisés par les participants du Macchu Picchu Challenge.
Par ailleurs, les compagnies d'aviation n'ont pas le droit d'interdire aux malades de prendre l'avion. Ceux-ci peuvent donc voler librement avec des pompes à insuline et aiguilles. « Il faut s'assumer et tenir tête à la personne qui veut vous interdire le vol lors du check d'avant le décollage », pense pour sa part Delphine Arduini.  

Ecoutez Delphine Arduini : « Nous, ce qu'on a aussi voulu montrer, c'est que les diabétiques de type 1 peuvent également monter en altitude. Cela est possible s'ils ont en parallèle un contrôle sérieux de leur glycémie. »


Pour conclure, Delphine Arduini tient à souligner que 100 % des participants ont indiqué qu'ils souhaitent renouveler l'expérience. « En rentrant sur la ville de Cusco (environ 350 000 habitants), tous m'ont dit : "c'est quoi le prochain challenge". » Pourtant, la présidente de WDT avoue qu'elle préfère, en principe, ouvrir la voie à d'autres personnes motivées par ces défis. « L'idée n'est pas de reprendre à chaque fois les mêmes équipes », souligne-t-elle. Un message que retiendront sans doute les sportifs diabétiques désireux de participer au prochain trek de l'association World Diabetes Tour ! 



Source : YouTube