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Injection d’une hormone naturelle

Infertilité : une nouvelle technique de FIV plus sûre et plus efficace

Par Audrey Vaugrente

Un traitement de préparation à la FIV plus sûr, avec moins d’effets secondaires, existe. Le taux de réussite est impressionnant : une femme sur quatre donne naissance à un bébé.

Paul Cooper / Rex Featu/REX/SIPA
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Une note d’espoir pour les femmes infertiles. Les traitements de préparation à la FIV (fécondation in vitro) sont souvent accompagnés d’effets secondaires. Des chercheurs britanniques ont mis au point une technique plus sûre, synonyme de moins d’inconfort pour les femmes traitées. Leurs résultats sont parus ce 18 juillet dans le Journal of Clinical Investigation.

 

Hyperstimulation des ovaires

En préparation à la FIV, les femmes reçoivent souvent des injections de hCG (hormone choriodrique gonadotrope). L’hormone reste longtemps dans le sang, ce qui augmente le risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne. Parmi les patientes bénéficiant d’une FIV, une forme légère survient dans un cas sur trois et se manifeste par des nausées et vomissements. 10 % des femmes développent une forme modérée du syndrome et risque de développer une insuffisance rénale.

 

« Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne est un problème médical majeur. Il peut être fatal dans des cas sérieux, et il survient chez des femmes bénéficiant d’une FIV, alors qu’elles sont en excellente santé », déplore le Pr Waljit Dhillo, principal chercheur. « Nous avons vraiment besoin de déclencheurs naturels de la maturation des ovules plus efficaces dans un traitement de FIV. »

 

96 % de réussite

Les chercheurs de l’Imperial College de Londres (Royaume-Uni) ont choisi d’injecter de la kisspeptine, une hormone naturelle qui stimule la production des hormones reproductrices. Elle possède la particularité de se dissoudre rapidement dans le sang… ce qui réduit le risque d’hyperstimulation des ovaires. Dans le cadre d’un essai, 53 femmes en bonne santé ont accepté de ce soumettre à ce nouveau traitement préparatoire. Une seule injection a été réalisée et l’immense majorité des femmes (96 %) est parvenue à développer des ovules matures. 49 d’entre elles ont pu se faire implanté un ou deux embryons fertilisés. Un quart d’entre elles ont donné naissance à un enfant bien portant.

 

Alison Harper a pris part à ces essais et a donné naissance au petit Owen en octobre 2013 grâce à la kisspeptine. « J’ai connu plusieurs cycles de FIV avant, mais celui de l’essai était le moins inconfortable - moins douloureux et je me suis sentie moins ballonnée. L’équipe a vraiment été formidable », déclare-t-elle.

« C’est un bonheur d’avoir vu 12 bébés en bonne santé naître grâce à cette approche », se réjouit le Pr Dhillo. « Nous allons maintenant effectuer davantage d’études pour voir si la kisspeptine réduit le risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne chez des femmes plus à risque d’en développer, dans le but d’améliorer la sécurité des FIV. » Une seconde étude est d’ores et déjà prévue. Cette fois, des femmes atteintes de syndrome de Stein-Leventhal, ou syndrome des ovaires polykystiques, bénéficieront de ce traitement.