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Tubes de Sras perdus : suspicion de négligences à l'Institut Pasteur

Par Cécile Coumau

Que sont devenus les 2 349 tubes de Sras perdus par l'Institut Pasteur ? On ne le sait toujours pas. Mais l'enquête progresse. Le site d'information Mediapart a révélé mardi 20 mai une note confidentielle datée du 16 avril, signée de Marisol Touraine, ministre de la Santé, et Benoît Hamon, ministre de l'Education nationale et de la recherche.

Suite à une inspection de l'ANSM, les deux ministres accusent l'Institut Pasteur : « Forte probabilité de destruction (des échantillons) non ordonnée par les responsables et sans traçabilité, retard de deux mois dans la transmission de l’information aux autorités compétentes, listes des personnes habilitées initialement non disponibles, congélateurs non sécurisés, absence de vidéosurveillance, archives non disponibles le week-end ».


Une longue liste d'anomalies qui fait désordre pour une institution internationale très réputée. Donc, toujours selon les révélations de Mediapart, l'inspection générale des affaires sociales et l'inspection générale de l’éducation nationale et de la recherche sont chargées d'une mission visant à contrôler « l’ensemble des laboratoires de haute sécurité biologique de l’Institut Pasteur », soit dix-huit laboratoires P3 et deux animaleries A3. 

Cette mission permettra peut-être de comprendre comment ces tubes de Sras ont été égarés, mais surtout, elle devrait pointer du doigt les défaillances dans la gestion de ces laboratoires, dans lesquels on trouve des échantillons de virus qui peuvent se révéler très dangereux s'ils sont, eux aussi, perdus. En clair, ces deux inspecteurs doivent répondre à une question cruciale : les procédures de sécurité de ces laboratoires sont-elles à la hauteur du potentiel de dangerosité des agents biologiques qu'ils contiennent ? Une première réponse devrait être apportée le 31 mai, annonce le site Mediapart.


Pour rappel, la perte de ces tubes de Sras avait été constatée par l'Institut Pasteur fin janvier, lors d'un inventaire. Mais ce n'est que deux mois plus tard que l'Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a été prévenue. Cette dernière a par la suite déclenché une enquête, qui a donné lieu à des investigations sur place du 8 au 12 avril, mais n'a pas réussi à déterminer ce qu'il était advenu de ces souches. De son côté, l'Institut Pasteur a porté plainte contre X.