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Etude sur 800 patients

Soins intensifs : le risque de dépression multiplié par trois

Par Sandrine Chauvard

Des chercheurs américains ont montré qu'un tiers des personnes suivies à 3 mois après une hospitalisation en soins intensifs souffrait au minimum d’une dépression légère.

FAYOLLE/SIPA

Les soins intensifs ne laissent pas indemnes. Un tiers des patients qui ont été hospitalisés en soins intensifs font une dépression. C’est le constat de  psychologues et de médecins américains. Et les symptômes étaient plus physiques que psychologiques, avec une sensation de faiblesse, de fatigue, ou encore un changement d’appétit. L’étude, publiée dans The Lancet Respiratory Medicine, a été menée sur plus de 800 malades admis en soins intensifs. Grâce à des tests neuropsychologiques, 400 patients ont été évalués à 3 mois et 400 à un an.

Une prise en charge difficile
Les chercheurs ont montré qu’un tiers des personnes suivies à 3 mois souffrait au minimum d’une dépression légère. Et unsur trois souffrait toujours de cette dépression au bout d’un an. Les auteurs concluent que le fait d’être admis en soins intensifs multiplie par 3 le risque de développer une dépression comparée à la population générale.
L’impact sur la qualité de vie peut être important. 32 % des patients ne pouvaient pas s’habiller ou prendre un bain seul après trois mois. Les auteurs insistent sur le problème de la prise en charge, car les symptômes physiques sont difficiles à traiter par les antidépresseurs classiques. Ils soulignent également que les médecins ne sont pas suffisamment sensibilisés à ces problèmes, et qu’ils se focalisent plus sur le stress post-traumatique après une maladie grave.
Chaque année aux Etats-Unis, plus de 5 millions de personnes sont admis en soins intensifs, dont 80 % survivent.