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Obésité : la France des inégalités

Par Philippe Berrebi

Dis-moi où tu habites et je te dirai combien tu pèses. En matière d’inégalité de santé, l’obésité est sans doute l’un des marqueurs sociaux les plus forts. L’enquête que dévoile aujourd’hui le Parisien, « Surpoids, le nouveau mal français », en apporte une démonstration supplémentaire.
Réalisée par l'entreprise Withings, qui vend des pèse-personnes connectés, cette étude a permis de recueillir les données de 20 718 utilisateurs, représentatifs de la population. Dans ce classement des villes de plus de 100 000 habitants, Argenteuil (Val-d’Oise) affiche le plus mauvais score des villes en surpoids et obèses. 55 % de la population souffre de surcharge pondérale contre 35,7 % à Aix–en-Provence, ville la plus gracile des 37 répertoriées. « Plus le revenu médian des habitants d'une ville est élevé, et plus les gens sont minces », constate la journaliste Christine Mateus.

Mais ce n’est pas tout : les grosses têtes font des petits poids. Ainsi les agglomérations les plus diplômées, comme Boulogne-Billancourt (54 %), sont aussi les plus minces. Paris (54 %) réalise également un bon score sur la balance. En revanche, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui compte un peu moins de 20 % de diplômés du supérieur, affiche un taux significatif de personnes en surpoids et obèses, souligne le quotidien.

Si ces facteurs jouent un rôle déterminant sur notre silhouette, certaines villes ont montré qu’il n’y avait pas de fatalité. Ainsi Mulhouse, qui affiche le revenu médian le plus faible des 37 communes, pointe en deuxième position des villes les plus sveltes, derrière Aix–en-Provence. Les actions menées par les collectivités locales, la promotion de l’activité physique et d’une alimentation saine, ont permis d’inverser la courbe du surpoids.

Aix–en-Provence l’a d’ailleurs bien compris : il ne suffit d’avoir la ligne, encore faut-il l’entretenir. La ville des « cotons-tiges blondes », selon l’expression d’un habitant, ne s’est pas contentée de son régime méditerranéen. Les enfants comme les adultes sont incités à suivre des programmes d’éducation à la santé. 
A quelques dizaines de kilomètres, dans les quartiers populaires de Marseille, le taux d'obésité a doublé en quelques années !

 

Permière diffusion : 14 mars 2014