- La sclérose latérale amyotrophique (SL) ou maladie de Charcot est une pathologie neurodégénérative, qui provoque un ralentissement du mouvement, une rigidité, des crampes, de mouvements involontaires et une atrophie au niveau des muscles.
- Le risque de SLA est plus élevé chez les personnes ayant des antécédents de commotions cérébrales que chez celles n'en ayant pas eu.
- Celui-ci ne persiste que deux ans après le traumatisme crânien.
Existe-t-il un lien entre un traumatisme crânien et un risque ultérieur de maladie de Charcot ? C’est la question que se sont posés des chercheurs de l'hôpital universitaire Queen Elizabeth de Glasgow (Royaume-Uni). Afin d’en avoir le cœur net, ces derniers ont décidé de mener une étude publiée dans la revue JAMA Network Open. Au cours de celle-ci, l’équipe a passé en revue et comparé les dossiers médicaux de 85.690 adultes ayant des antécédents de traumatisme crânien et 257.070 personnes sans antécédents de commotions cérébrales.
150 cas de maladie de Charcot recensés en 6 ans
Pendant un suivi d’environ six ans, 150 cas de sclérose latérale amyotrophique (SL) ont été enregistrés parmi l'ensemble des participants. Pour rappel, cette pathologie neurodégénérative, dont la cause exacte reste pour l’heure inconnue, affecte à la fois le système nerveux central et périphérique. Elle est caractérisée par la détérioration progressive des motoneurones, des cellules nerveuses responsables de l’envoi des signaux aux muscles. Selon l’Institut du Cerveau, cette maladie provoque un ralentissement du mouvement, une rigidité musculaire, des crampes musculaires, de mouvements musculaires involontaires et une atrophie musculaire. Chez certains, des difficultés de raisonnement, un changement de personnalité et une démence fronto-temporale peuvent se manifester.
SLA : "le traumatisme crânien pourrait constituer une complication précoce de la maladie"
D’après les résultats des travaux, les commotions cérébrales étaient associées à un risque plus que doublé de maladie de Charcot. Cependant, cette association était dépendante du temps, le risque étant limité aux deux ans suivant le traumatisme crânien, mais pas au-delà. En outre, aucune différence n'a été observée en termes d'âge au diagnostic ou de décès entre les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique ayant subi une commotion cérébrale et ceux n'en ayant pas subi.
"Dans ce contexte, il semble plausible que le risque élevé de maladie de Charcot observé dans les années suivant immédiatement un traumatisme crânien puisse représenter une causalité inverse. En d'autres termes, plutôt que de précipiter un processus neurodégénératif aboutissant à la SLA, le traumatisme crânien pourrait constituer une complication précoce de la maladie chez les personnes atteintes de SLA préclinique présentant un risque de chutes ou d'autres événements aboutissant à un traumatisme crânien", ont expliqué les auteurs.
Être attentif aux signes de maladie cérébrale dégénérative
Face à ce constat, ils recommandent aux professionnels de santé d’être attentifs aux signes de maladie cérébrale dégénérative chez les personnes ayant subi un traumatisme crânien. Plus précisément, ils doivent suivre ces patients tout au long de leur rétablissement et évaluer leur état neurologique. "Plus on intervient tôt, plus on a de chances d'améliorer les résultats et l'espérance de vie, selon la trajectoire", a conclu Rosanna Sabini, directrice médicale du programme de commotions cérébrales de Northwell Health.



