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Rythme biologique

Travail de nuit : un facteur de risque pour les calculs rénaux ?

Des chercheurs montrent que le travail posté augmente le risque de calculs rénaux, surtout chez les jeunes et les travailleurs de nuit. En cause, une perturbation du rythme biologique et des habitudes de vie.

Travail de nuit : un facteur de risque pour les calculs rénaux ? Narai Chal / istock




L'ESSENTIEL
  • Le travail posté augmente de 15 % le risque de calculs rénaux.
  • Les travailleurs de nuit et les jeunes sont les plus exposés.
  • La prévention passe par hydratation, sommeil et modes de vie sains.

Et si les horaires de nuit influençaient la santé des reins ? Une vaste étude publiée dans la revue Mayo Clinic Proceedings révèle que les travailleurs postés présentent un risque accru de 15 % de développer des calculs rénaux, en particulier les jeunes adultes et ceux exerçant peu d’activités manuelles. Une découverte qui souligne l’importance d’adapter la prévention à cette population souvent négligée.

Le poids du rythme biologique

Le travail posté, défini comme tout horaire irrégulier en dehors de la journée classique, perturbe l’horloge interne, altère le métabolisme et la sécrétion hormonale, et perturbe les habitudes de vie. Jusqu’ici, il était surtout associé aux maladies cardiovasculaires, au syndrome métabolique (excès de graisse abdominale, hypertension artérielle, diabète, cholestérol...) ou encore aux troubles psychiques. Son lien avec les calculs rénaux restait largement inexploré.

Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont utilisé les données de la UK Biobank, suivant plus de 220.000 adultes pendant près de 14 ans. Ils ont observé que les travailleurs de nuit étaient les plus exposés. Fait surprenant : les personnes ayant une longue carrière de travail posté semblaient présenter un risque légèrement moindre, ce qui pourrait refléter une forme d’adaptation au fil du temps.

"C’est la première étude de cohorte à évaluer de manière complète l’impact des différents types de travail posté sur le risque de calculs rénaux, explique le Dr Yin Yang, chercheur à l’université chinoise Sun Yat-sen et auteur principal de l’étude, dans un communiqué. Nous avons constaté que ce risque est partiellement médié par des comportements de vie tels que le sommeil, le tabagisme, l’apport en eau ou l’indice de masse corporelle."

Des conséquences lourdes sur la santé

Les calculs rénaux concernent entre 1 et 13 % de la population mondiale. Cette pathologie, parfois silencieuse mais souvent douloureuse, peut entraîner hospitalisations, insuffisance rénale ou maladies cardiovasculaires. "Le travail posté perturbe les systèmes physiologiques régulés par l’horloge biologique, y compris ceux qui gèrent l’équilibre hydrique et les sels minéraux impliqués dans la formation des calculs", souligne le Dr Felix Knauf, de la Mayo Clinic aux États-Unis, dans un article associé à l’étude.

Pour les chercheurs, la prévention passe par des initiatives ciblées : "Une meilleure hydratation, des habitudes de sommeil saines, la bonne gestion du poids et la réduction du tabagisme pourrait réduire l’impact du travail posté sur la santé urologique", conclut le Dr Yang. De telles mesures, intégrées aux politiques de santé au travail, pourraient améliorer la qualité de vie de millions de salariés soumis aux horaires décalés.

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