- Pencher la tête en avant pour consulter l'écran d'un smartphone pourrait entraîner des douleurs cervicales.
- Ce syndrome du "cou texto" est de plus en plus mentionné avec l'augmentation du temps passé chaque jour sur les smartphones.
- Malgré des études sur l'utilisation d'un smartphone et les TMS, un professeur danois conteste le lien de cause à effet.
C'est un débat comme en génèrent régulièrement les nouvelles habitudes de vie et l'utilisation des outils digitaux. Cette fois, il s'agit du syndrome du "cou texto", des douleurs cervicales qui seraient liées à la position penchée en avant de la tête lorsque l'on lit ou écrit des messages sur un smartphone. Alors que certaines études affirment que cette utilisation intensive de ces écrans provoquerait des douleurs musculo-squelettiques, un professeur danois, Jan Hartvigsen réplique sur le site Euronews Health: "C'est un mot à la mode, je ne pense pas qu'il s"agisse d'une véritable pathologie".
Pas de relation de cause à effet
Selon ce professeur, les études parlant de ce "cou texto" ne s'appuieraient que sur "des modèles qui ne permettent pas de mettre en évidence une relation de cause à effet". Et son argumentation va chercher des exemples parfois très anciens de catastrophes sanitaires annoncées mais jamais constatées en lien avec les nouvelles technologies :"Lorsque les premiers chemins de fer ont été construits, on considérait qu'il était très malsain pour le dos de voyager à une telle vitesse et lorsque tout le monde a commencé à avoir des ordinateurs munis d'une souris, nous avons eu une épidémie de problèmes de bras, de cou, de colonne vertébrale liés à la souris alors qu'aujourd'hui nous n'en parlons plus, le problème a quasiment disparu".
Un lien entre l'utilisation d'un smartphone et les TMS
Et pourtant, une étude suédoise réalisée en 1996 et portant sur 542 personnes a montré que "l'utilisation d'une souris mal positionnée ou plus de 5,6 heures par semaine seraient de forts déterminants de symptômes accrus dans l'épaule, le coude et le poignet".
Pour contredire le Pr Jan Hartvigsen, la littérature scientifique suggère en effet un lien entre l'utilisation intensive d'un smartphone et des douleurs musculo-squelettiques, troubles qui, comme le rappelle Santé Publique France, ont une prévalence dans la population générale de 18 à 64 ans de 58 % chez les femmes et de 51 % chez les hommes. Par ailleurs, des données récentes montrent que le temps passé sur un téléphone atteint désormais plus de quatre heures et demi par jour, c'est à dire une journée entière par semaine. Et lorsque l'on réalise que le fait de pencher sa tête vers l'avant peut multiplier par 5 le poids effectif sur le cou, on peut en effet en conclure que les accros aux textos puissent connaître des tensions dans la colonne cervicale.


