- Huit mois après avoir contracté le botulisme, un des patients en Indre-et-Loire est sorti du service de réanimation.
- Bien que les quatre autres trentenaires bénéficient toujours de soins intensifs, "leur état général va mieux" et ils "arrivent parfaitement à parler."
- Après la réanimation, une longue "phase de rééducation" les attend.
En Indre-et-Loire, cinq cas de botulisme ont été confirmés le 13 septembre 2024 par le ministère de la Santé. D’après l’Agence Régionale de Santé (ARS) du Centre-Val-de-Loire, les personnes concernées ont consommé, lors d’un repas de famille, des conserves artisanales de pesto à l’ail des Ours, de la marque "O Ptits Oignons", qui présentaient de la bactérie Clostridium botulinum. Cette toxine très puissante se développe notamment dans les aliments mal conservés et est responsable du botulisme. Selon les analyses, la présence de botulisme a été identifiée dans le sérum de quatre des cinq patients. À la suite de cette contamination, les trentenaires ont été hospitalisés dans un état grave en réanimation et unité de surveillance continue (USC) en région Centre-Val-de-Loire.
Botulisme : "l’état général" de quatre patients "va mieux"
Huit mois après l’hospitalisation, un des patients est sorti du service de réanimation. Une "très bonne nouvelle", a déclaré, à l’AFP, le Pr Pierre-François Dequin, médecin-réanimateur au CHRU de Tours. En revanche, les quatre autres trentenaires bénéficient toujours de soins intensifs. "Mais leur état général va mieux. (…) C’est encourageant", a-t-il ajouté. Selon le médecin, il "est encore trop tôt pour anticiper d’éventuelles séquelles." Des risques de syndrome post-réanimation avec des "troubles du sommeil ou des angoisses" peuvent survenir. Cependant, des "progrès" ont déjà été observés, comme le fait que les trentenaires "arrivent parfaitement à parler. Il y a un ou deux patients qui demandent encore un peu d’assistance respiratoire la nuit, mais on va encore progresser dans le bon sens." Après être sorti de ce service, les patients vont traverser une longue "phase de rééducation d’abord en centre." L’objectif ? "Qu’ils puissent ensuite rentrer chez eux dès que possible, pour continuer la kinésithérapie" de leur côté et relancer des muscles à l’arrêt total, ou presque, depuis le début de leur hospitalisation.
Quels sont les symptômes du botulisme ?
Pour rappel, le botulisme est une affection neurologique grave, qui se déclare généralement de 12 à 72h après la consommation d’un aliment contaminé par la bactérie. "En France, la majorité des cas sont liés à des aliments conservés n’ayant pas subi de processus poussé de stérilisation : salaisons, charcuteries ou encore conserves d’origines familiale ou artisanale", précise le ministère de la Santé. Cette pathologie provoque des symptômes avec une sévérité variable : des troubles digestifs précoces pouvant être fugaces (douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée), atteinte oculaire (défaut d’accommodation, vision floue), des signes neurologiques responsables d’un risque de fausses routes, une sécheresse de la bouche accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution, une paralysie plus ou moins forte des muscles.