- Après 10 ans de traitement, les taux de survie globale des hommes souffrant du cancer de la prostate sont de 81 % dans le groupe ayant reçu une radiothérapie sur deux semaines et demi.
- "La mortalité spécifique au cancer de la prostate était estimée à 4 % dans les deux groupes (ayant bénéficié d’une radiothérapie de courte de durée ou de longue durée)."
- "Pour les patients, un traitement plus court signifie moins de perturbations dans leur vie quotidienne et des coûts de santé potentiellement moins élevés", selon les auteurs.
En France, le cancer de la prostate est le plus fréquent de tous les cancers, selon l’Assurance Maladie. En fonction du type de tumeur, le traitement peut se reposer sur la chirurgie, la radiothérapie, l’hormonothérapie et éventuellement la chimiothérapie. Pour de nombreux patients, la radiothérapie est une option thérapeutique qui offre des résultats comparables à la chirurgie, en particulier pour les tumeurs localisées. En outre, elle permet aux hommes touchés de conserver une grande partie de leur routine quotidienne. Cependant, le traitement s'étend généralement sur plusieurs semaines, ce qui peut être contraignant pour les malades.
Radiothérapie : 7 séances sur deux semaines et demi ou 39 séances sur huit semaines
Dans une nouvelle étude, dont les résultats ont été présentés à l’ESTRO 2025, le congrès annuel de la Société européenne de radiothérapie et d'oncologie, des chercheurs de l'hôpital universitaire de Skåne et l'université de Lund (Suède) ont voulu savoir si une durée plus courte de radiothérapie était tout aussi sûre et efficace. Pour cela, ils ont recruté 1.200 hommes atteints d'un cancer de la prostate localisé à risque intermédiaire ou élevé. Les participants ont été divisés en deux groupes et assignés au hasard à recevoir l'une ou l'autre des options suivantes : une radiothérapie de courte durée (42,7 Gray (Gy) délivrés en 7 séances sur deux semaines et demi) ou l'approche standard (78,0 Gy en 39 séances sur huit semaines). L’équipe a évalué les taux de survie, la récidive du cancer et les effets secondaires liés au traitement, y compris les symptômes urinaires et intestinaux.
Une radiothérapie de courte durée permet de vaincre le cancer de la prostate
Selon les résultats, après 10 ans de traitement, les taux de survie sans échec (c’est-à-dire pas de récidive du cancer ou de besoin de traitement supplémentaire) étaient de 72 % dans le groupe ayant bénéficié de la radiothérapie de courte durée, contre 65 % dans celui ayant reçu le traitement standard. En outre, la survie globale était de 81 % dans le premier groupe, contre 79 % dans le second groupe. "La mortalité spécifique au cancer de la prostate était estimée à 4 % dans les deux groupes. (…) Les symptômes urinaires et intestinaux étaient similaires dans les deux groupes, et la plupart étaient légers ou modérés."
D’après les auteurs, ces travaux donnent aux malades et aux médecins une plus grande confiance dans le choix de cette approche de courte durée. "Pour les patients, cela signifie moins de perturbations dans leur vie quotidienne et des coûts de santé potentiellement moins élevés, sans compromettre les résultats et la sécurité. C’est une grande victoire", a conclu Matthias Guckenberger, président de l'ESTRO.